Le timing du déplacement de sans-abri, d’Île-de-France en Bretagne, pose question
En Bretagne, le projet d’installation d’un centre d’accueil temporaire, pour personnes sans-abri venues d’Île-de-France, est loin de faire l’unanimité, et ce, pour différentes raisons.
Lundi dernier (22 mai), le maire de Bruz, Philippe Salmon, a exprimé très clairement son opposition à l’installation d’un centre d’accueil temporaire. C’est dans cette commune d’Ille-et-Vilaine, en agglomération rennaise, que la préfecture a imposé ce projet pour accueillir des sans-abri venus d’Île-de-France. Le terrain choisi pour l’installation appartenant à la SNCF, le conseil municipal n’a pas le pouvoir d’empêcher l’implantation du futur centre.
Selon la préfecture, ce projet contribuera à désengorger les centres d’hébergement d’urgence franciliens. Le centre de Bruz fonctionnera comme un « sas » accueillant des personnes sans-abri volontaires. Après trois semaines de prise en charge, ces derniers seront ensuite dispatchés dans d’autres structures en Bretagne.
Cacher la misère ?
Pour certains députés, notamment de La France insoumise, le timing du déplacement de ces sans-abri « loin » de la capitale n’est pas anodin. « Après les étudiants expulsés de leurs logements CROUS, voici les sans-abris et les migrants priés d’aller se faire voir loin de Paris (…) Les Jeux Olympiques sont en 2024 mais la France est déjà grande favorite pour la palme de l’indécence », twittait hier (24 mai) Clémentine Autain (LFI).
Invité sur France info, Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement, essayait d’éteindre cette polémique naissante : « Personne ne prend prétexte d’un événement sportif pour régler un problème humanitaire ».
Inquiétude
Ce centre d’accueil temporaire sera destiné aux sans-abri, dont des SDF mais également des demandeurs d’asile. Détail qui rappelle ce qu’il s’est passé notamment à Saint-Brevin (Loire-Atlantique), où le projet d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile a suscité une vive opposition.
Après plusieurs menaces, la résidence du maire de Saint-Brevin, Yannick Morez, a finalement été incendiée, entraînant la démission de l’édile. Des événements que le maire de Bruz garde en tête quand il avoue au micro de France Bleu : « On s’inquiète aussi pour notre sécurité, si ça se passe mal, même s’il n’y a aucune raison ». Des centres d’accueil similaires seront ouverts dans neuf autres régions.