Le taux de pauvreté reste élevé, les associations veulent des « mesures structurelles »

 Le taux de pauvreté reste élevé, les associations veulent des « mesures structurelles »

Espace de vie d’un sans-abri près de la Seine, dans le centre de Paris, le 15 février 2024. (Photo de Miguel MEDINA / AFP)

Selon une nouvelle étude de l’Insee, en 2022, le taux de pauvreté reste à un niveau très élevé. Les associations regrettent un certain immobilisme des responsables politiques.

« On ne va quand même pas laisser sur le bord de la route plus de neuf millions de personnes. Ce n’est pas possible », s’indignait hier (11 juillet) au micro de France info, Marie Aleth-Grard, présidente de ATD Quart Monde.

Celle-ci réagissait aux résultats de l’indicateur annuel de l’Insee (11 juillet), selon lequel, en 2022, 9,1 millions de personnes disposaient de revenus mensuels inférieurs au seuil de pauvreté, fixé à 1 216 euros pour une personne seule.

Constatant la stagnation à un haut niveau du taux de pauvreté, l’association de lutte contre la précarité regrette un manque de volonté réelle et globale, de faire changer les choses.

Des factures de plus en plus salées

Parmi les enseignements soulignés par l’étude de l’Insee, certains profils, tels que les employés, les ouvriers ou encore les familles monoparentales, sont de plus en plus exposés au risque de privation.

Entre début 2022 et début 2023, la part des Français en incapacité de payer leur loyer à temps a baissé, passant de 11,6% à 9,4%.

Cependant, dans le même temps, les difficultés économiques se sont déplacées vers d’autres dépenses nécessaires. L’électricité, l’eau ou encore le gaz ont été très fortement impactés par l’inflation.

Ainsi, en 2023, la part des Français ayant eu des difficultés à régler ces factures a légèrement augmenté pour passer à 7%.

Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, tire la sonnette d’alarme : « Il faut des aides pour que les gens se chauffent et mangent (…) on est vraiment sur des mesures absolument indispensables ».

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Entre la période Covid-19 et la période, plus récente, de forte inflation, les différentes aides de l’Etat ont permis de limiter les dégâts.

L’Insee souligne d’ailleurs la légère augmentation du niveau de vie des ménages (+0,3%). Mais l’institut statistique révèle également que ces aides, et notamment l’aide au logement, a baissé pour les ménages les plus modestes, ce qui représente 6,8 millions de Français.

Marie Aleth-Grard interpelle le gouvernement et demande des « mesures structurelles » permettant d’améliorer la vie des plus précaires. Elle appelle à « une hausse des minima sociaux qui permettent de vivre dignement (…) de l’emploi décent et durable et un logement ».

 

Charly Célinain