Le SNJT recense plus de 200 agressions contre des journalistes en 1 an en Tunisie
En légère hausse, ce sont pas moins de 237 agressions contre des journalistes qui ont été recensées en Tunisie en l’espace d’une année, dont 178 commis par des « autorités officielles » et des dizaines qualifiées de « graves », en sus du retour d’une politique judiciaire et législative particulièrement répressive.
Comme chaque année, ce recensement a été mené par la cellule de veille du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), en l’occurrence durant la période comprise entre le 15 octobre 2022 et le 15 octobre 2023.
Lors d’une conférence de presse dans son siège à Tunis, le syndicat a précisé qu’au total 237 personnes ont été victimes d’attaques dans le cadre de leur activité professionnelle, dont 92 femmes et 145 hommes, et 32 des 237 attaques ont été commises dans l’espace virtuel, précise la même source.
Violences liées au processus électoral
Les journalistes attaqués travaillaient principalement sur des sujets électoraux (60 cas), sociaux (27), sécuritaires (11), culturels (10) et parlementaires (8). Le Syndicat des journalistes appelle le gouvernement à condamner publiquement les atteintes à la liberté de la presse et à la liberté d’expression et à inviter les autorités à bannir toute incitation à la violence contre les journalistes.
Le SNJT appelle par ailleurs au retrait des législations « portant atteinte à la liberté d’expression et à la liberté de la presse », notamment le décret-loi n° 2022-54 du 13 septembre 2022 relatif à la lutte contre les infractions liées aux systèmes d’information et de communication. Fraîchement élu, le nouveau bureau exécutif du SNJT souligne également la nécessité d’adopter « une approche participative » dans l’élaboration de toutes les lois sur la liberté de la presse et la liberté d’expression, et de respecter le droit d’accès des journalistes à l’information.
Une partie du point presse fut consacrée enfin à Khalifa Guesmi, journaliste de Mosaïque FM, qui a été condamné à cinq ans de prison par la cour d’appel de Tunis. « Un message terrifiant » destiné à la presse pour Reporters sans frontières (RSF), qui dénonce une condamnation sans précédent dans le pays et réaffirme sa totale solidarité avec le journaliste à qui on reproche d’avoir publié prématurément un article sur le démantèlement d’une cellule terroriste.
>> Lire aussi : Tunisie. Le journaliste Khalifa Guesmi écope de 5 ans de prison