Le secrétaire à la Défense américain en tournée au Maghreb
Le secrétaire à la Défense américain, Mark Esper, est en tournée au Maghreb. Après Tunis mercredi, il était ce jeudi à Alger, avant de se rendre finalement à Rabat. Il s’agit de la première visite d’un aussi haut responsable sécuritaire américain depuis 2006.
Lors de sa première étape de sa tournée au Maghreb, le secrétaire à la Défense américain, Mark Esper, a rappelé mercredi à Tunis la détermination à coopérer dans le cadre de la lutte « contre le terrorisme et l’extrémisme violent ». Le terrorisme constitue en effet pour lui une menace « imminente » pour la stabilité régionale.
Il appelle donc intensifier les efforts communs, notamment dans la protection des ports et des frontières de la Tunisie. Une coopération visant à « empêcher le terrorisme et à maintenir hors (du) pays les efforts corrosifs des régimes autocratiques », a affirmé M. Esper lors d’une conférence de presse, mercredi après-midi, au cimetière américain de Carthage.
Le secrétaire à la Défense américain en a profité pour déposer une gerbe à la mémoire des soldats américains enterrés dans cette banlieue de Tunis. Plus de 2 800 militaires, tombés durant les combats de la Seconde Guerre mondiale en Afrique du Nord, y reposent. Environ 3 700 noms de soldats sont également inscrits sur le Mur des disparus du monument.
Une coopération intense, mais discrète
Plus tôt dans la journée, le chef du Pentagone a rencontré le président tunisien Kais Saïed. Cette première visite de M. Esper en Afrique a été l’occasion de signer un accord de coopération militaire de dix ans avec la Tunisie. Ce rapprochement s’inscrit dans la continuité puisque les États-Unis jouent depuis plusieurs années un rôle important. L’armée américaine soutient son homologue tunisienne, notamment dans les domaines de la formation et de l’équipement pour la lutte antiterroriste. Les deux armées mènent régulièrement des exercices en commun.
La dégradation de la situation sécuritaire en Libye a également été abordée. La Tunisie, considérée depuis 2015 par Washington comme un allié « majeur » dans la région, a été un appui discret, mais crucial dans le dossier libyen. Le Pentagone apporte d’ailleurs son appui à la sécurisation de la frontière avec ce voisin turbulent.
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Mal perçue par la population tunisienne, la présence américaine fait régulièrement l’objet de débats dans les médias locaux. Le contenu de l’accord signé mercredi n’a d’ailleurs pas été détaillé. En mai, le commandement américain pour l’Afrique avait dit envisager l’envoi de troupes supplémentaires en Tunisie au vu de la dégradation de la situation en Libye. Face aux réactions épidermiques, Tunis et Washington ont rapidement précisé que ces troupes seraient uniquement chargées d’une mission de formation.
Contrer les visées russes et chinoises
Mark Esper s’est envolé ensuite pour Alger dans le cadre de cette tournée qui doit le mener ensuite à Rabat. Il a notamment rencontré le chef de l’État algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui cumule le poste de ministre de la Défense.
Selon les officiels US, ce déplacement dans la région a pour objectif officiel de renforcer les liens avec ces trois pays nord-africains. Le terrorisme est évidemment au menu des discussions, mais aussi « l’instabilité régionale exacerbée par les activités pernicieuses de la Chine et de la Russie sur le continent [africain] ».