Le recours de l’imam de Pessac devant le Conseil d’État
Le président de la mosquée Al Farouk, en Gironde, a saisi la plus haute juridiction administrative afin de contester son expulsion du territoire français.
Abdourahmane Ridouane compte bien utiliser tous les recours possibles pour ne pas quitter la France. Il a donc décidé de faire appel de la dernière décision de justice et ainsi d’entamer une procédure auprès du Conseil d’Etat après le rejet, le 10 août dernier, par le tribunal administratif de Paris de son premier recours.
L’imam de nationalité nigérienne, considéré par les autorités comme « d’obédience salafiste », a été interpellé chez lui, au début du mois d’août, dans le cadre d’un arrêté ministériel d’expulsion.
Le ministère de l’Intérieur lui reproche la diffusion sur les réseaux sociaux « d’une idéologie hostile aux valeurs et institutions de la République française », notamment des « publications à teneur antisémite et haineuse à l’encontre d’Israël et des juifs ».
L’homme était déjà sous le coup d’une assignation à résidence durant la période des Jeux olympiques.
>> A lire aussi : Recours rejeté pour l’imam de Pessac en instance d’expulsion
Vocabulaire guerrier
Dans sa décision, le juge des référés a notamment relevé des publications sur les réseaux sociaux « qui mobilisent de manière ambiguë un vocabulaire guerrier et des références à la résistance de martyrs », susceptibles « d’attiser les tensions traversant la société française ».
Le tribunal a rappelé « le caractère très particulier du contexte géopolitique actuel marqué par les tensions au Proche-Orient, l’existence d’une menace terroriste durant les Jeux olympiques et paralympiques, et la recrudescence, sur le territoire national, d’actes haineux visant les communautés juive et musulmane. »
>> A lire aussi : Le Conseil d’État annule la fermeture de la Mosquée de Pessac
Fermeture de la mosquée
En 2022, des publications sur les réseaux sociaux avaient déjà conduit à une fermeture administrative de la mosquée de Pessac. Une décision qui avait été finalement annulée par le tribunal administratif de Bordeaux puis le Conseil d’État.