Le rapport d’Amnesty très critique envers la communauté internationale

 Le rapport d’Amnesty très critique envers la communauté internationale

Manifestation des militants d’Amnesty International devant le siège de Pfizer à Bruxelles, le 11 mars 2022, pour dénoncer la course au profit des entreprises pharmaceutiques. Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

« Une des plus grandes trahisons de notre époque ». Dans son rapport annuel, Amnesty international est très critique envers la communauté internationale.

 

Qu’en est-il de ces belles promesses de tous les dirigeants internationaux sur le « monde d’après » ? Ce monde dans lequel les pays juraient d’agir enfin sur les inégalités qui avaient « exacerbé l’impact de la pandémie » selon Amnesty international.

Dans son dernier rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde lancé hier (28 mars), l’ONG se montre très critique envers la communauté internationale, et les multinationales, qu’elle accuse d’avoir « aggravé les inégalités mondiales ». « 2021 aurait dû être une année de guérison et de redressement. Au lieu de cela, elle est devenue un incubateur d’inégalité et d’instabilité croissantes, qui auront des conséquences terribles pour les années à venir » prévient Agnès Callamard, la secrétaire générale d’Amnesty International.

Droits humains : le rapport d'Amnesty très critique envers la communauté internationale
La secrétaire générale d’Amnesty International Agnès Callamard. Simon MAINA / AFP

Vaccin

Un des domaines où la « trahison » a été la plus flagrante est la production et le partage des vaccins. Fin 2021, moins de 4 % de la population des pays à faible revenu présentait un schéma vaccinal complet, selon Amnesty. Et ce, malgré une production qui permettrait de vacciner la planète entière. Toujours selon l’ONG, moins de 2 % des vaccins de Pfizer-BioNTech et Moderna ont été envoyés à des pays à faible revenu.

« Les responsables politiques et économiques ont apporté un soutien de façade à des mesures qui permettraient d’améliorer nettement l’accès aux vaccins, de mettre fin au sous-investissement dans la protection sociale et de lutter contre les conséquences du changement climatique » explique Amnesty qui rappelle qu’en 2021, la projection des bénéfices de Pfizer-BioNTech et Moderna allait jusqu’à 54 milliards de dollars américains.

Afrique

Sans grande surprise, le taux de vaccination le plus bas du monde est celui du continent africain. En 2021, moins de 8 % de sa population était vaccinée totalement. Cette situation montre la faillite de la solidarité internationale, du dispositif COVA mais aussi de l’aide au Fonds africain pour l’acquisition des vaccins (AVAT).

Cependant, outre les inégalités flagrantes, de façon plus générale, Amnesty pointe les efforts de nombreux Etats « pour faire taire les voix critiques » : « En 2021, au moins 67 pays ont adopté de nouvelles lois restreignant la liberté d’expression, d’association ou de réunion ». Les promesses d’un « monde d’après » plus juste semble bien loin.

 

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