Le projet de résolution tuniso-français relatif au Covid-19 adopté à l’ONU

 Le projet de résolution tuniso-français relatif au Covid-19 adopté à l’ONU

C’est lors de sa récente visite à Paris que le président tunisien Kaïs Saïed aurait définitivement convaincu son homologue français du bien-fondé de la démarche bipartite

Le projet de résolution tuniso-français relatif à la lutte contre le Covid-19, proposé par la Tunisie et la France, a été adopté le 1er juillet, à l’unanimité, par le Conseil de sécurité des Nations unies. Une victoire symbolique pour Carthage.

La présidence de la République s’est félicité dans un communiqué de presse publié hier mercredi soir du fait que cette adoption « intervient après un long processus de négociations qui s’est poursuivi pendant quatre mois, depuis la présentation de l’initiative dans sa version tunisienne, dès mars dernier, aux membres du conseil ».

Résolution tuniso-française
Conseil de sécurité de l’ONU

La présidence de la République en quête d’une stature internationale

Cette résolution prévoit l’interruption des conflits armés pendant une période bien déterminée, tout en appelant les différents acteurs à une trêve afin de permettre l’acheminement des aides humanitaires en ces temps exceptionnels.

Un vœu pieux pour certains observateurs. Le texte est probablement plus important sur la scène nationale tunisienne où la diplomatie est en crise depuis la révolution de 2011. Le pays cherche en effet à redorer son blason aux Nations unies. L’ONU où Habib Bourguiba avait en son temps pesé notamment sur le conflit palestinien.

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Le texte onusien explique par ailleurs que « les violences et l’instabilité générées par ces conflits peuvent conduire à la prolifération de la pandémie et à la difficulté de contenir ses conséquences ». En outre, « ne pas réussir à contenir la pandémie aura des conséquences graves sur la sécurité et la paix internationales », avertit la résolution.

Les deux pays réclament également l’autorisation des opérations de maintien de la paix à accomplir les missions qui leur sont confiées dans les diverses zones de conflit.

Le projet tunisien avait été accueilli favorablement par le Conseil de sécurité depuis sa proposition par le président de la République, Kaïs Saïed.

Le chef de l’Etat avait effectué une série de concertations avec des présidents de pays alliés, avant que la France n’adhère au projet à son tour, et que celui-ci devienne connu sous le nom de « projet tuniso-français », rappelle la présidence de la République.

Elu chef de l’Etat depuis moins de 9 mois, Saïed œuvre depuis le début de son mandat à se donner une stature internationale, s’agissant surtout du dossier de la Libye voisine. Quoique ses propos d’une « solution à l’afghane » pour le conflit libyen lors de sa dernière visite à l’Elysée ont été accueillis par de nombreuses critiques. L’adoption de son texte vient donc contrebalancer avec succès les controverses tuniso-libyennes.