Le professeur Raoult accusé d’expérimentations sauvages

 Le professeur Raoult accusé d’expérimentations sauvages

L’IHU de Marseille, dirigé par le Pr. Didier Raoult est accusé d’avoir mené des expérimentations sauvages contre l’avis des autorités sanitaires. Christophe SIMON / AFP

L’Agence du médicament va mener une inspection. L’institut dirigé par le professeur Didier Raoult est accusé d’avoir réalisé des essais cliniques sur des patients, malgré la toxicité potentielle du traitement.

 

L’IHU de Marseille dans la tourmente : l’Agence du médicament veut mener une inspection. L’institut dirigé par le professeur Didier Raoult est accusé d’avoir mené des expérimentations sauvages contre l’avis des autorités sanitaires.

Les essais cliniques commencés en 2017 portent sur un traitement contre la tuberculose. L’Agence du médicament a été « alertée en mai 2021 (…) sur de possibles manquements de l’IHU de Marseille » quant à la règlementation de ces essais. « Ceci n’est pas admissible », a indiqué l’autorité.

Efficacité jamais évaluée

Un traitement qui a provoqué de graves complications chez certains patients. Ils auraient développé des complications rénales. L’un d’eux aurait même dû subir une intervention chirurgicale. Et parmi ces patients, se trouvait également un mineur.

L’équipe de l’IHU de Marseille leur aurait administré une combinaison de quatre antibiotiques. Or, l’efficacité conjointe de ces médicaments n’a jamais été évaluée. Et c’est bien là tout le problème.

Tempête dans un verre d’eau

L’Agence du médicament doit donner son feu vert à toutes les recherches qui impliquent des êtres humains. Elle s’était formellement opposée à ce traitement pour sa potentielle toxicité. Mais les essais cliniques de l’IHU de Marseille ont continué, malgré tout.

L’affaire a été révélée par Mediapart la semaine dernière. Didier Raoult parlait alors de « tempête dans un verre d’eau ». Il semble que ce soit un peu plus que cela.

Procureur saisi

Cette enquête pourrait aller jusqu’à une « demande de suspension de toute activité de recherche à l’IHU à titre conservatoire ». L’Agence du médicament a également indiqué qu’elle avait saisi le procureur de la République pour ces faits confirmés par l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM).