Le Parlement européen sème le trouble sur le partenariat avec le Maroc
Une dizaine d’organisations politiques, syndicales et institutions constitutionnelles au Maroc ont condamné vigoureusement les allégations de la résolution du Parlement européen, critique envers le Maroc.
Dans un communiqué diffusé à l’issue d’une réunion, le Conseil supérieur de la magistrature indique avoir pris connaissance de cette résolution qui contient des « accusations et des allégations graves portant atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire ». Ces allégations infondées travestissent les faits et sèment le doute sur la légalité et la légitimité des procédures judiciaires prises au sujet d’affaires, dont certaines ont été jugées et d’autres en cours.
Le Conseil dénonce vigoureusement l’approche du Parlement européen qui s’est arrogé le droit de juger la justice marocaine de manière flagrante et partiale, portant préjudice aux institutions judiciaires du Royaume et n’accordant aucune considération à leur indépendance, poursuit le communiqué.
Par ailleurs, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a condamné pour sa part vigoureusement la résolution du Parlement européen (PE) qui attaque le Maroc et contient des allégations mensongères et inacceptables contre nombre de ses institutions. Dans un communiqué, le CCME, en sa qualité d’institution consultative et de prospection concernée par les affaires de la communauté marocaine à l’étranger, a affirmé que sa position rejetant la résolution du PE est aussi l’expression du rejet des Marocains résidant en Europe et ceux de nationalité européenne de cette interférence flagrante dans les affaires de leur pays d’origine, ainsi que du non-respect des contributions de plus de trois millions et demi de Marocains à la vie culturelle, politique, économique et sportive de par l’Europe. Cette résolution, poursuit le Conseil, est une atteinte explicite à l’histoire, vieille de plus de six siècles, des relations distinguées et imbriquées entre le Maroc et les pays européens, couronnées par le statut avancé du Royaume auprès de l’Union européenne (UE) en tant que partenaire stratégique de l’Europe et acteur pivot dans le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée.
Instrumentalisation de la question des droits de l’Homme
Pour sa part, le Parlement arabe a enregistré avec un grand mécontentement la poursuite de l’ingérence flagrante du Parlement UE dans les affaires internes du Maroc en instrumentalisant la question des droits de l’Homme sur la base de fausses allégations, dépourvues de fondements juridiques et de légitimité, dans une aliénation flagrante. Dans un communiqué publié dimanche 22 janvier au Caire, à l’issue de sa troisième session au titre de la troisième législature, le Parlement arabe a “enregistré avec grand mécontentement” la poursuite de l’ingérence du Parlement européen dans les affaires internes du Maroc et dans les procédures judiciaires d’un pays arabe souverain, ouvert sur les mécanismes onusiens d’évaluation. L’institution panarabe a fait savoir qu’elle a suivi avec une grande préoccupation les résultats du vote sur les deux amendements proposés sur le rapport publié le 19 janvier par le Parlement européen sur la mise en oeuvre de la politique étrangère et sécuritaire commune en 2023, ainsi que les critiques qu’il comporte à l’égard de la situation des droits de l’Homme au Maroc.
Le communiqué a également appelé l’institution parlementaire européenne à respecter l’esprit du partenariat liant l’Union européenne aux pays arabes en général et au Royaume du Maroc en particulier, et veiller à les développer et les protéger des harcèlements, mettant en garde contre les manœuvres visant la sécurité et la stabilité des pays arabes.
Pour rappel, le Parlement européen a adopté à la majorité un texte défavorable au Maroc pour la première fois. La résolution a été votée par la majorité des députés européens le 19 janvier à Strasbourg. Il s’agit d’un texte non contraignant demandant aux autorités marocaines de “respecter la liberté d’expression et la liberté des médias” dans le pays. Les eurodéputés demandent aussi au Maroc de “garantir aux journalistes incarcérés (…) un procès équitable.”