Le pacte européen sur la migration et l’asile adopté par l’UE sans réelle unanimité

 Le pacte européen sur la migration et l’asile adopté par l’UE sans réelle unanimité

(Photo : DESIREE MARTIN / AFP)

Le pacte sur la migration et l’asile a été définitivement adopté par l’Union européenne. Après de longues négociations, ce texte clivant a été voté mais pas à l’unanimité.

 

Après près de quatre ans de négociations, le pacte sur la migration et l’asile a finalement été adopté hier (14 mai) par le Conseil de l’Union européenne (UE).

C’est donc un ensemble d’une dizaine de législations, constituant une grande réforme qui durcit considérablement le contrôle de l’immigration en Europe, qui a été voté.

En décembre dernier, quand l’UE trouvait enfin un premier accord, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, saluait « un accord historique ».

De son côté, Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, se félicitait de « l’accord législatif le plus important de ce mandat ». Un enthousiasme qui masquait mal les divergences d’opinion entre les membres de l’UE.

Pas d’unanimité

Oui, les textes ont été adoptés. Cependant le résultat final ne saurait effacer les réticences de La Slovaquie et de l’Autriche qui ont voté contre certains textes. La Hongrie et la Pologne ont, quant à elles, voté contre tous les textes.

Pourtant ce pacte a pour objectif d’être une réponse commune des états de l’UE visant à gérer la migration sur le Vieux continent.

Pour ce faire, cet ensemble de textes acte la mise en place d’un mécanisme de solidarité obligatoire entre Etats membres pour la prise en charge des demandeurs d’asile.

Mise en place également d’un contrôle renforcé des arrivées de migrants, un « filtrage » aux frontières de l’UE pour déterminer plus rapidement les chances d’obtention de l’asile.

Dangers

« Tandis que certains gouvernements proposent déjà d’aller plus loin dans le durcissement des politiques migratoires européennes et leur externalisation, les Etats membres doivent au contraire garantir la protection des personnes et de leurs droits dans la mise en œuvre des textes et préserver l’effectivité du droit d’asile », réagissait France Terre d’Asile à l’annonce de l’adoption du pacte.

En décembre dernier, Amnesty international pointait déjà les accords avec l’Albanie, la Libye, la Tunisie et la Turquie pour gérer le flux migratoire en direction de l’UE.

L’ONG regrettait que « au lieu d’investir dans un accueil digne au sein de l’UE (…) cet accord constitue un pas de plus vers l’externalisation du contrôle des frontières et un moyen pour l’Europe de se soustraire à ses responsabilités en matière de protection des personnes réfugiées ».

 

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