Le ministère de l’Intérieur renonce à fermer la mosquée de Cannes
Le ministère de l’Intérieur a renoncé à la « fermeture administrative » de la mosquée Al Madina Al Mounawara, à Cannes. Gérald Darmanin avait pourtant annoncé en janvier dernier cette mesure, notamment pour « propos antisémites ». La nouvelle direction a réussi à présenter des éléments justifiant l’abandon de la procédure administrative.
« La décision qui a été prise la semaine dernière par le ministère de l’Intérieur est de ne pas prendre de mesure de fermeture administrative, à la lumière des éléments fournis par les nouveaux responsables de la mosquée », a souligné la préfecture des Alpes Maritimes. Pour rappel, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé le 12 janvier avoir « fermé » cette mosquée du centre-ville de Cannes.
« Nous lui reprochons des propos antisémites (et) des soutiens au CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France, NDLR) et à BarakaCity », avait déclaré le ministre de l’Intérieur sur Cnews. Le gouvernement avait réclamé et obtenu la dissolution du CCIF et BarakaCity dans le sillage de l’assassinat du professeur Samuel Paty en octobre 2020. À la faveur de ce drame, la Place Beauvau avait accusé les deux associations de propager « islamistes ». Plusieurs dizaines de mosquées avaient en outre fait l’objet d’un renforcement des contrôles les visant.
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« C’est de la sagesse et de la justice », a réagi auprès le nouveau recteur de la mosquée de Cannes. En poste depuis huit mois, Ahmed Guessoum attend toutefois la notification officielle de cette décision. Cette procédure de fermeture administrative avait été officiellement ouverte en raison de « propos haineux envers la France » et de propos « incitant à la haine envers les homosexuels ou transsexuels » tenus par l’ancien recteur sur la page Facebook de la mosquée, avait alors détaillé la préfecture. Cette dernière avait également évoqué « une haine antisémite explicite ».
Changement de direction à la mosquée de Cannes
Dans le cadre de la procédure contradictoire, le nouveau recteur de la mosquée avait transmis des informations à la préfecture. L’association gestionnaire de la mosquée a ainsi « montré qu’elle avait totalement coupé les ponts avec le précédent recteur. Elle a également repris la gestion de la page Facebook de la mosquée. Les garanties apportées ont été jugées suffisantes », a encore précisé la préfecture.
« Je pense qu’ils (le ministère de l’Intérieur, NDLR) ont reconsidéré la situation. Ils ont vite compris qu’il était malvenu de fermer la mosquée et de priver les 600 fidèles de leur lieu de prière », a ajouté M. Guessoum, qui, dès le 12 janvier, avait jugé cette fermeture programmée d’« injuste et injustifiée ».
Lundi, la préfecture de Gironde a annoncé la fermeture pour six mois de la mosquée Al Farouk de Pessac, en banlieue de Bordeaux. Elle l’accuse de promouvoir « un islam radical » et de véhiculer « une idéologie salafiste ».