« Le miel et l’amertume » de Tahar Ben Jelloun, recommandé par plusieurs guides de lectures

 « Le miel et l’amertume » de Tahar Ben Jelloun, recommandé par plusieurs guides de lectures

Un Roman qui milite, à sa façon, aux côtés des victimes de viols partout dans le monde

Tahar Ben Jelloun, l’a dit au début de ce roman poignant; « Le miel et l’amertume » publié par Gallimard en 2021, qu’il a été inspiré de faits réels.

Les faits se déroulent à Tanger, une ville que l’écrivain marocain affectionne particulièrement, au début des années 2000. Un pédophile notoire abuse de jeunes filles en mal de reconnaissance. Il les berne par l’illusion de faire paraitre leurs tentatives littéraires dans son journal.

Le roman raconte l’histoire véridique d’une de ses victimes, Samia. Une toute jeune fille de seize ans. Une ado qui espérait voir ses poèmes publiés. Fragile et désemparée, elle cède à son prédateur et se garde de révéler les viols qu’elle a subis.  En espérant peut-être obtenir justice à titre posthume, elle prend soin de tout noter dans son journal intime, découvert par ses parents après son suicide.

Une culpabilité qui use les familles des victimes

« C’est arrivé à quelqu’un de la famille que je connais. Une jeune fille qui a été abusée par un pédocriminel», lance l’écrivain d’emblée, au début de l’ouvrage. A l’heure où les paroles fracassantes et médiatisées des victimes se libèrent en France et partout ailleurs, ce roman sonne comme un cri de ralliement pour lutter contre ces criminels, parfois familiers, parfois célèbres. C’est également un appel pour  s’affranchir, particulièrement dans les sociétés traditionnelles, de la loi de l’omerta.

Souvent les familles des victimes, par peur d’un désaveu public, observent le silence. Un silence coupable qui finit par les user. C’est le cas des parents de Samia, révèle encore le Goncourt de 1987, pour son roman «  La nuit sacrée ». Le chagrin les a consumés et poussés à se détester mutuellement. C’est Viad, jeune immigré africain, qui, petit à petit, aidera le couple « déshonoré » et endeuillé à émerger du précipice dans lequel il a sombré.

Le réalisateur Marc Coiteux et l’auteur-compositeur-interprète Luis Clavis, entre autres lecteurs connus, recommandent ce dernier ouvrage de Tahar Ben Jelloun. « Le miel et l’amertume » est bien un roman sombre qui touche et dérange. C’est aussi un manifeste qui milite, à sa façon, aux côtés des victimes de viols partout dans le monde.

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