Le message fort du Maroc pour la COP27 à Charm el-Cheikh

 Le message fort du Maroc pour la COP27 à Charm el-Cheikh

Le prince Moulay Rachid, aux côtés du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, représente le roi Mohammed VI aux travaux de la COP 27 qui se tiennent à Charm el-Cheikh, en Egypte.

Le Maroc a souhaité envoyer un signal fort dans son combat contre le changement climatique. En effet, c’est une personnalité de haut niveau, Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid qui représente le roi Mohammed VI à la COP27 à Charm el-Cheikh. Après l’organisation de la COP22 à Marrakech, le Royaume maintient le cap pour faire bifurquer son économie vers le renouvelable. Dans le même temps, la France n’a pas respecté ses engagements en termes d’émissions à gaz à effet de serre.

 

Le sommet de la COP27 promet de voir de beaux échanges sur le changement climatique. En effet, ce sont 110 dirigeants et Chefs d’Etat qui indiquent leurs plans pour revoir à la hausse, leurs engagements de réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Le Maroc est représenté par une personnalité de haut rang, Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid. Preuve de l’importance de la représentation royale, la princesse Lalla Hasnaa, présidente de la fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement est aussi du voyage ainsi qu’une délégation  composée de ministres, de gouverneurs, parlementaires et d’hommes d’affaires.

 

La COP27 vise à examiner les moyens de mobilisation des ressources financières et des investissements à réaliser. La contribution des pays riches au financement sera parmi les priorités climatiques de ce sommet à Charm El-Cheikh. On parle d’une somme de 100 milliards de dollars que les pays développés devrait attribuer pour accompagner les pays à faible revenu.

 

L’Afrique sera notamment au centre des attentions de la COP27 avec la mise en place des visions pour faire face aux défis climatiques. Sur ce plan, le rôle du Maroc devrait être déterminant. En effet, en 2016, lors de la COP22 à Marrakech, le Royaume avait contribué au Africa Action Summit, réunissant une trentaine de chefs d’Etat africains. De ce sommet, est né le Fonds bleu pour le Bassin du Congo, 2ème poumon vert de la planète après l’Amazonie.

 

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La consommation de Tanger à économiser

Bon élève, le Royaume continue sa politique sur le mix énergétique national, depuis plus d’une décennie. Solaire à Ourzazate, éolien à Essaouira et dans les provinces du sud, usine à desalinisation d’eau de mer à Agadir, sans oublier les projets d’hydrogène vert qui devrait permettre au Maroc de gérer à l’horizon 2030, 4% du marché mondial. Cette démarche volontariste devrait permettre au Royaume de rehausser ses ambitions. En ligne de mire, dépasser l’objectif de 52% du mix électrique avant 2030 !

 

Ainsi, la ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali a indiqué vouloir optimiser les consommations d’électricité de novembre et décembre 2022. En contrepartie, les consommateurs finaux recevront en 2023 un bonus selon leurs efforts consentis. La consommation d’électricité durant la période de novembre-décembre 2021 au Maroc était de 5,5 TWh. Si l’économie représente 5%, le Royaume serait en mesure de réduire sa consommation électrique d’une ville comme Tanger (275 GWh).

 

Le but du ministère de Leila Benali : 80 mesures d’efficacité énergétique pour une économie de -20% d’ici à 2030. Par ailleurs, la ministre a profité de sa venue en Egypte, pour signer un accord avec la Confédération suisse. Les Helvètes souhaitent réduire leurs émissions de CO2 en investissant sur des projets au Maroc.

 

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La France se fait tirer les oreilles

Et l’urgence d’une action est importante. L’accord de Paris fixait comme objectif de limiter le réchauffement à 1,5° voir 2°C. La trajectoire semble être estimée à 2,6°C d’ici à la fin du siècle. Un rapporteur du GIEC a déjà indiqué que l’objectif de 1,5 degré de réchauffement était déjà « hors d’atteinte ».

 

Il faut dire que plusieurs pays occidentaux n’ont pas respectés la trajectoire fixée par les traités sur le climat. Parmi les mauvais élèves, la France. Si les intentions de devenir « la première grande nation écologique » comme le rappelait la première ministre, Elisabeth Borne étaient louables, la France a été condamnée deux fois en novembre 2020 et en octobre 2021, pour ses manquements vis à vis de ses engagements de lutte contre le dérèglement climatique. Les objectifs français d’émissions à gaz à effet de serre sont déjà dépassés. Un décalage avec le discours du président Macron qui estime que « le climat ne saurait être la variable d’ajustement ». Lors de son discours à Charm el-Cheikh, il a souhaité ne pas « sacrifier »les « engagements climatiques sous la menace énergétique ».

 

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