« Le meilleur public, c’est le public algérien » : Soraya Nefissi, productrice de One Night in Algeria

 « Le meilleur public, c’est le public algérien » : Soraya Nefissi, productrice de One Night in Algeria

One Night in Algeria à l’Olympia à Paris le 20 avril 2025, un concert produit par Soraya Nefissi pour célébrer la culture algérienne.

Le 20 avril, l’Olympia va résonner aux rythmes de l’Algérie. Pour cette deuxième édition de One Night in Algeria, Soraya Nefissi rassemble une scène variée et festive, avec des stars établies et des talents prometteurs venus d’horizons différents. Des artistes comme Amine Babylone, Cheba Zahounia, Cheb Bilal, Imène Sahir, Dalia Chih, Kamel El Harrachi, Noria, Samira Brahmia se produiront sur la scène parisienne.

Ce sera une soirée qui nous emmènera dans un véritable voyage musical, avec du raï, du chaâbi, de la musique kabyle, de l’arabo-andalou, du blues touareg et de la pop urbaine.

À l’origine de ce projet : Soraya Nefissi, productrice passionnée et à l’initiative de cette belle aventure. Elle nous raconte tout.

LCDL : Comment est née l’idée des soirées One Night ?

Soraya Nefissi : J’ai toujours eu la fibre événementielle. J’aime organiser, rassembler, créer du lien. Après plus de 20 ans dans la production audiovisuelle – principalement pour des chaînes télé –, j’ai eu envie de lancer mes propres projets.

En 2019, j’ai donc fondé Soraya Productions, avec cette envie de proposer des concerts familiaux, festifs, à destination des diasporas maghrébines et africaines.

Le tout premier, c’était One Night in Tunisia en septembre 2019. Puis on a enchaîné avec One Night in Morocco, One Night in Algeria, et cette année, on revient pour une deuxième édition algérienne.

Pourquoi avoir choisi l’Olympia ?

Parce que c’est une salle mythique. Je connaissais déjà des gens là-bas grâce à mon réseau pro, et je me suis dit : pourquoi pas nous ? Nos cultures méritent des lieux prestigieux, pas seulement des petites salles de quartier.

Alors oui, c’est un pari risqué, surtout quand on est productrice indépendante, mais je crois en la force de ces événements. Et le public me donne raison à chaque fois.

Comment se construit une soirée comme One Night in Algeria ?

C’est un travail de titan. On commence par définir une ligne artistique avec mon équipe. On veut une vraie diversité de genres, pour représenter toutes les richesses de la culture algérienne : du raï au chaâbi, en passant par le blues touareg ou la pop urbaine.

On fait une sélection d’artistes en pensant à tous les âges, tous les goûts, toutes les régions. Il y a 8 artistes sur scène : 5 femmes, 3 hommes. Des têtes d’affiche mais aussi des talents moins connus, qu’on a envie de faire découvrir.

C’est plus qu’un simple concert…

Exactement. Chaque One Night a son identité visuelle : un logo, une charte couleur (rouge pour la Tunisie, vert pour l’Algérie…), une mise en scène. On bosse la lumière avec des pointures – notre directeur lumière a notamment travaillé sur le Festival de Cannes – et le son est aussi ultra soigné.

On travaille aussi avec les animateurs pour que la présentation soit fluide, rythmée, chaleureuse. Là, ce sera Hana Ghezzar et Ramzi Zanga Crazy sur scène, pour créer une ambiance vraiment conviviale. L’idée, c’est que le public se sente comme à un grand mariage !

Vous dites souvent que le public algérien est « le meilleur »…

(Rires) Je le pense vraiment ! Et pourtant je suis franco-tunisienne ! Mais il y a une ferveur, une générosité incroyable. Les femmes viennent en habits traditionnels, les drapeaux sont de sortie, on chante, on danse, on rit ensemble.

Comment finance-t-on ce type de projet ?

C’est un investissement personnel énorme, mais la satisfaction est immense. Je ne vis pas de ces concerts. Franchement, c’est difficile mais on se bat.

Le plus compliqué, c’est qu’un sponsor qui s’engage pour un pays (par exemple, pour One Night in Tunisia) ne va pas forcément financer une autre édition pour un autre pays (comme l’Algérie ou le Maroc).

Chaque pays nécessite des sponsors différents. Mais malgré tout, je trouve toujours des solutions pour réaliser le projet.

Des projets pour d’autres pays ?

Oui, j’aimerais beaucoup faire un One Night pour un pays d’Afrique subsaharienne. Et aussi pour le Liban ou l’Égypte. L’idée, c’est de continuer à valoriser les cultures arabes et africaines, dans toute leur diversité. Avec toujours cette envie de faire se rencontrer les générations et les styles.

>> Lien pour réserver :

One Night in Algeria @ L’Olympia | PARIS – dim., 20/04/2025