Le Maroc se dote de sa première Maison de l’Oralité
La première Maison de l’Oralité vient de voir le jour au Maroc. Placée au cœur du Ksar Aït Ben Haddou à Ouarzazate, sa mission consiste à reconstituer le patrimoine culturel immatériel local.
Ouarzazate est cette ville au sud des montagnes du Haut Atlas marocain connue comme étant la porte du désert du Sahara, connue par son énorme Kasbah de Taourirt, et pour être une destination de choix des grandes productions cinématographiques. La ville vient de se doter d’un nouvelle prestigieuse institution ; La Maison de l’Oralité.
L’oralité est une forme d’existence des sociétés et des cultures au travers de pratiques collectives transmises, qui demeurent vivantes et évolutives. La transmission orale n’exclut pas l’écrit, mais s’exprime plus particulièrement par le corps, la voix et la danse notamment, peut-on-lire dans un document de présentation.
La Maison de l’Oralité a pour autre nom “Tigumi Nwawal”. Et c’est le fruit d’une collaboration à trois dimensions, entre l’ONG We Speak Citizen, l’entreprise du spectacle basée à Bordeaux Lhécho Production, et l’association de développement artistique, culturel et touristique du Sud, Adacts.
Nichée au cœur du Ksar Aït Ben Haddou, inscrit en 1987 au patrimoine mondial de l’Unesco, cette première Maison en son genre fait partie du grand projet “Village durable des Aits”, lequel vise le développement territorial durable de l’ensemble du village Aït Ben Haddou.
Préservation du patrimoine vivant
Et pour éviter la menace d’une folklorisation de la culture locale, “Tigumi Nwawal” se veut un lieu de prise de parole, avant d’être un lieu d’exposition de la culture locale. L’attrait de la Maison réside également dans les événements qu’elle devra organiser, ainsi que dans sa participation aux fêtes locales qui seront documentées et archivées. L’institution peut également se prévaloir de diverses collections matérielles et d’enregistrements multimédias qu’elle conserve précieusement.
La Maison de Aït Ben Haddou s’assigne comme autre mission, la collecte, la documentation, l’interprétation et la préservation, sans pour autant figer les traditions, les savoirs, les savoir-faire ainsi que le patrimoine vivant.
Chaque année, une nouvelle thématique sera proposée. Ainsi, une exposition dédiée à la parure (vêtements, ornements et bijoux) des femmes amazighes est en cours de préparation.
“Tigumi Nwawal”, dont les portes ont été officiellement ouvertes le 24 septembre dernier, a consacré sa première exposition au tissage. Une thématique qui s’impose de fait, compte tenu de l’aspect intrinsèque du tissage dans la vie de toutes les communautés amazighes.
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