Le Haut Conseil à l’égalité change de tête

 Le Haut Conseil à l’égalité change de tête

Sylvie Pierre-Brossolette (G) sera remplacée par Bérangère Couillard (D), ex-ministre macroniste déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et ancienne députée de Gironde. Photos : Patrick KOVARIK – Bertrand GUAY / AFP

Haut Conseil à l’égalité. Fragilisée par une fronde interne, Sylvie Pierre-Brossolette a quitté son poste de présidente pour « préserver » l’instance. Elle est remplacée par Bérangère Couillard.

 

« Il n’était pas possible pour moi de travailler dans une ambiance marquée par des calomnies. La situation politique a accéléré ma décision de quitter le HCE qui pourra ainsi reprendre ses travaux sans connaitre de période de flou juridique », indique Sylvie Pierre-Brossolette dans un communiqué.

Elle est remplacée par Bérangère Couillard, ex-ministre macroniste déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et ancienne députée de Gironde.

 

Propos violents, stigmatisants et racistes

La question du maintien de Sylvie Pierre-Brossolette à la tête du HCE avait été posée en mai, après la révélation par Mediapart d’une lettre datée du 2 janvier 2024.

Dans ce courrier, les salariés du secrétariat général de l’instance disaient avoir été « témoins, de manière fréquente, de propos à la limite de la légalité, tenus par la présidente et les coprésident.es ». 

L’équipe dirigeante était notamment accusée d’avoir tenu des « propos violents sur le ton de l’humour contribuant à banaliser et diffuser la culture du viol et à culpabiliser les victimes », des « propos stigmatisants pour les personnes LGBT+, réitérés en dépit de mises en garde sur le sujet », ou encore des « propos racistes et islamophobes ».

Sylvie Pierre-Brossolette a contesté les accusations portées contre elle et dénoncé une « volonté de déstabiliser » le HCE et sa ligne « abolitionniste et universaliste ».

 

Etat du sexisme en France

Créé en 2013 sous le quinquennat de François Hollande, le HCE, rattaché à Matignon, est notamment chargé de rédiger chaque année un rapport sur l’état du sexisme en France et d’évaluer les politiques publiques en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.

Depuis la crise interne, ses travaux ont été suspendus. Les prochains en date porteront sur la contraception masculine et le viol.

 

Chloé Juhel