Le gouvernement veut l’expulsion de « tout étranger » ayant « commis des actes graves »
Le gouvernement souhaite rendre possible l’expulsion de « tout étranger » qui « a commis des actes graves ». L’annonce du ministre de l’Intérieur précise que cette disposition devrait notamment la condition de l’âge d’arrivée en France.
Dans un entretien au Monde, le ministre Gérald Darmanin exprime sa volonté d’assouplir les conditions pour expulser les étrangers condamnés dans la future loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi). Il veut désormais rendre possible l’expulsion de « tout étranger » qui « a commis des actes graves » en France. « Quelle que soit sa condition de présence sur le territoire national ».
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« Aujourd’hui, un étranger qui a commis des actes graves n’est pas expulsable dès lors qu’il remplit certaines conditions, comme une arrivée sur le territoire national avant l’âge de 13 ans », a déclaré le ministre Gérald Darmanin.
Alors que l’extrême droite a fait une entrée en force à l’Assemblée nationale en juin, le ministre estime que l’exécutif doit « parler aux tripes des Français », mais « différemment » du RN et de LFI. Ajoutant que « eux divisent et exploitent les peurs. Nous, nous devons être dans l’émotion positive, l’empathie ».
À droite toute !
Cette mesure « correspond au programme régalien que le président a présenté aux Français », c’est aussi une façon pour M. Darmanin de faire un geste vers ses anciens partenaires des Républicains. En effet, si le ministre a assuré être prêt à discuter, à amender et à trouver des compromis avec les LR, les centristes et même une partie de la gauche, c’est surtout sur sa droite que le gouvernement compte s’appuyer.
Au cours de l’entretien, le locataire de Beauvau s’est ainsi dit prêt à reprendre « un certain nombre de propositions », citant « la loi anticasseurs de Bruno Retailleau » et les « conclusions de l’excellent rapport Buffet, voté à l’unanimité au Sénat ». Deux textes portés par des élus Républicains.
L’exécutif s’inscrit en outre dans la continuité de la fermeté affichée lors du précédent quinquennat. Face à la mauvaise volonté présumée des trois pays du Maghreb dans les procédures d’expulsion, Paris avait notamment durci les conditions d’obtention de visas pour leurs ressortissants. Une façon de tordre le bras des autorités marocaines, algériennes et tunisiennes en vue de remplir les objectifs de reconduites à la frontière.