Le gouvernement renforce le dispositif des « emplois francs » dans les quartiers

 Le gouvernement renforce le dispositif des « emplois francs » dans les quartiers

La nouvelle réforme de l’assurance chômage durcit encore les conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi.

Le gouvernement a prolongé et renforcé le dispositif des « emplois francs », a annoncé jeudi la ministre du Travail, Élisabeth Borne. Ce programme vise à favoriser l’embauche de jeunes chômeurs des quartiers de la cadre de la politique de la ville.

Le gouvernement a décidé d’augmenter la prime à l’embauche dit des emplois francs dans les quartiers prioritaires. L’aide accordée aux entreprises procédant à une telle embauche est désormais portée à 7 000 euros la première année, au lieu de 5 000 précédemment. Elle est ensuite de 5 000 euros les deux années suivantes, a précisé la ministre sur France 2. Si l’embauche se fait en CDD d’au moins six mois, l’aide est de 5 500 euros la première année, puis 2 500 euros l’année suivante.

Le dispositif, qui devait prendre fin au 31 décembre de cette année, est par ailleurs prolongé d’un an. Le décret figure ce jeudi au Journal officiel. Tout employeur qui embauche un chômeur habitant un quartier de politique de la ville (QPV) peut bénéficier du dispositif des emplois francs qu’il soit situé ou non dans ces quartiers.

 

« S’ils n’ont pas les codes, nous leur donnerons »

Il en va de « l’égalité des chances », a fait valoir la ministre. « Chacun doit pouvoir trouver sa place dans la République. Je ne peux pas accepter qu’un jeune ne trouve pas de travail parce qu’il n’a pas la bonne adresse ou les bons codes », a-t-elle insisté.

« Je dis aux employeurs : “n’hésitez pas à employer ces jeunes”. S’ils n’ont pas les codes, nous leur donnerons », a expliqué Mme Borne. Ajoutant « s’ils ont besoin d’être accompagnés, pour comprendre les règles des entreprises, nous le ferons ».

 

317 millions d’euros en 2021

Une dizaine de zones ont expérimenté le dispositif à partir d’avril 2018. La mesure avait été généralisée en 2020 à l’ensemble des 1 500 quartiers prioritaires pour amplifier des résultats quantitatifs modestes. Le ministère tablait sur 40 000 emplois créés d’ici fin 2020, mais la crise a réduit le nombre d’embauches.

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Selon la Dares (le service statistiques du ministère), le nombre hebdomadaire de demandes d’aides acceptées par Pôle emploi de 700 à moins de 200 après les quatre premières semaines du confinement. Il s’est ensuite stabilisé entre 200 et 300 par semaine, avant d’augmenter légèrement à partir de fin juin (entre 250 et 350 par semaine).

Le gouvernement a prévu pour ce dispositif en 2021 un budget en hausse de plus de 40 % sur un an, à 317 millions d’euros.