Harka en avant-première à l’IMA le 31 octobre

 Harka en avant-première à l’IMA le 31 octobre

Ali perdu dans ses pensées

Harka à voir au cinéma à partir du 2 novembre. Ce premier long métrage de Lotfy Nathan a reçu le Prix de la meilleure interprétation masculine au Festival de Cannes 2022.

 

C’est l’histoire de Ali, jeune tunisien qui mène une existence solitaire, en vendant de l’essence de contrebande au marché noir à Sidi Bouzid, au centre de la Tunisie. À la mort de son père, il doit s’occuper de ses deux sœurs cadettes, livrées à elles-mêmes dans une maison dont elles seront bientôt expulsées. Face à cette soudaine responsabilité et aux injustices auxquelles il est confronté, Ali est en colère et comme les jeunes de son âge, il s’éveille à la révolte. Une génération qui, après plus de dix ans après la révolution, essaie toujours de se faire entendre sans succès.

Scénario de Lotfy Nathan. Le casting est porté par Adam Bessa dans le rôle principal, par Ikbal Harbi, Najib Allagui, Salima Maatoug. C’est une coproduction entre la France, le Luxembourg, la Tunisie, la Belgique et les États-Unis.

Adam Bessa impressionnant dans le rôle principal

Lotfy Nathan est un réalisateur, scénariste et producteur américain d’origine égyptienne. Il a reçu en 2013, le prix de l’Artiste Émergent décerné par HBO pour son documentaire 12 O’Clock Boys, sélectionné dans plus de 50 festivals dont Sundance. Harka est son premier long métrage de fiction, il a été projeté dans la Section Un certain regard, au dernier Festival de Cannes.

Le récit se veut également une approche sans concession des maux qui traversent la société tunisienne gangrénée par une corruption endémique. Chaque bidon d’essence de contrebande vendu, les quelques dinars obtenus sont rackettés par la police avec laquelle Ali doit composer pour pouvoir continuer son petit trafic et nourrir sa famille.

Face à cette responsabilité et le manque de ressources, Ali est obligé de multiplier les combines pour protéger ses deux sœurs. Sans avenir, ni l’espoir d’une vie meilleure, il ne rêve, comme beaucoup de jeunes de son âge, que de fuir, via la « Harka ». Ce mot en arabe signifie une opération de traversée clandestine, pour rejoindre les rives nord de la Méditerranée. Le Printemps arabe n’étant plus qu’un vague souvenir sans incidence aucune sur la vie du jeune homme.

Le long métrage a été fortement salué lors de sa projection dans la section Un Certain Regard. Quant à Adam Bessa, jeune acteur tunisien, impressionnant dans le rôle principal, il a été récompensé du Prix du meilleur rôle masculin au Festival de Cannes 2022. Une distinction amplement méritée selon l’avis unanime des critiques.

Si les places sont limitées à l’IMA, le film sera au cinéma à partir du 2 novembre.

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