Le film de la tunisienne Kaouther Ben Hania nominé aux Oscars
Le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI) a officiellement annoncé dans la soirée du 15 mars la nomination du film L’homme qui a vendu sa peau, de Kaouther Ben Hania, aux Oscars 2021 dans la catégorie du meilleur film international.
« Je suis honorée d’offrir à la Tunisie sa première nomination aux Oscars pour la catégorie best international feature. Je vis un rêve éveillé ! », a aussitôt réagi Kaouther Ben Hania. Originaire de Sidi Bouzid, la réalisatrice s’était notamment fait connaître via « La belle et la meute », primé à Cannes en 2017.
Le film met en scène Monica Bellucci, Yahya Mahayni, et Koen De Bouw. De nombreuses nationalités y sont représentées : des talents tunisiens, français, belges, suédois, allemands, etc.
L’annonce de la nomination de son nouveau long métrage intervient dans le contexte de la révélation par l’Académie des arts et des sciences du cinéma de la liste des films nominés issus de 93 pays dans diverses catégories en vue de la 93e cérémonie des Oscars 2021 attendue pour le 25 Avril 2021.
Retenu dans une première étape dans la short list, le film tunisien The man who sold his skin, sera en outre le seul film arabe en lice aux cotés de quatre autres films : Another Round (Danemark), Better Days (Hong Kong), Collective (Roumanie) et Quo Vida, Aida (Bosnie Herzégovine).
L’homme qui a vendu sa peau est un film multinational sorti en 2020. Le film avait été présenté en avant-première dans le cadre des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) 2020. Il fut par la suite présenté dans la section Orizzonti de la Mostra de Venise en 2020, puis au Festival international du film indépendant de Bordeaux. Le 15 mars 2021, le film a ainsi été retenu parmi les cinq nominés pour l’Oscar du meilleur film international et entre donc dans l’histoire comme le premier film tunisien à concourir dans cette catégorie.
Le cinéma résolument réaliste de Ben Hania
Le film raconte l’histoire de Sam Ali, jeune syrien sensible et impulsif, qui fuit son pays pour le Liban afin d’échapper à la guerre. Pour se rendre en Europe et vivre avec l’amour de sa vie, il accepte de se faire tatouer le dos par l’artiste contemporain le plus sulfureux au monde. En transformant son corps en une prestigieuse œuvre d’art, Sam finira toutefois par découvrir que sa décision s’est faite au prix de sa liberté.
Dans la trilogie constitutive de son œuvre la plus récente, entamée au moment où elle reprenait ses études en 2008 à l’université Sorbonne-Nouvelle, le premier de trois longs métrages, Le Challat de Tunis, sorti en 2014, est une satire sociale caustique autour des rapports hommes – femmes. En 2017, son long métrage La Belle et la Meute était déjà tiré d’une histoire vraie, le viol d’une jeune femme par des policiers.
En 2018, le film est nommé pour le prix Lumières du meilleur film francophone et sélectionné par le Centre national du cinéma et de l’image comme proposition pour représenter la Tunisie lors des Oscars 2019 dans la catégorie du meilleur film étranger. Il ne sera pas cependant retenu parmi les nominations. Belle revanche donc pour la jeune cinéaste qui transforme l’essai deux ans plus tard.
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