Le député Jean-Paul Lecoq demande à Darmanin d’interdire la venue à Paris de Bezalel Smotrich, ministre israélien raciste et homophobe
On s’attendait à une vague d’indignation de l’Assemblée nationale, en passant par le Sénat et le gouvernement ! Et pourtant, rares sont les élus nationaux à s’insurger publiquement contre la venue à Paris, ce dimanche 19 mars, de Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances, connu pour ses diatribes racistes et homophobes. Smotrich doit participer à l’hommage à Jacques Kupfer, ancien leader du Likoud en France, décédé en janvier 2021 (voir nos éditions).
Jean-Paul Lecoq, député communiste de Seine-Maritime, lui, est en colère et il a tenu à le faire savoir. Dans une lettre adressée à Gérald Darmanin, que Le Courrier de l’Atlas a pu consulter, le parlementaire demande au ministre de l’Intérieur de lui « interdire la venue sur notre territoire », précisant que « Mr Smotrich est membre d’un parti d’extrême droite israélienne ouvertement raciste, prônant le nettoyage ethnique des Palestiniens sur les terres occupées par Israël et se définissant comme un « fasciste homophobe » ».
Pour le député, les arguments pour s’opposer à sa venue ne manquent pas tant ce personnage est « opposé aux valeurs de la République française de liberté, d’égalité de fraternité ». « Un tel acte poserait l’existence d’une ligne rouge et enverrait un message indiquant à l’actuel gouvernement israélien qu’il n’est pas possible de venir en France après avoir tenu des déclarations contraires au droit international que la France vote au Conseil de Sécurité des Nations unies », rappelle encore le député. L’absence de réactions de nos parlementaires est surprenante alors que Bezalel Smotrich est devenu ailleurs un être indésirable.
Même les Etats-Unis, pourtant premier soutien d’Israël, réfléchissaient à lui « interdire l’entrée de son territoire ». Vendredi 3 mars, 120 dirigeants juifs américains avaient signé une pétition pour s’opposer à sa visite aux Etats-Unis. Malgré ces appels au boycott, Smotrich a tout de même participé à la conférence annuelle d’Israel Bonds à Washington (du 12 au 14 mars). D’ailleurs, d’après une information du Jerusalem Post, Smotrich devrait s’arrêter à Paris à son retour des Etats-Unis.
Pour les dirigeants juifs américains, Bezalel Smotrich « ne devrait pas avoir de tribune dans leur communauté ». Ils lui reprochent notamment d’avoir appelé à « anéantir » une ville palestinienne entière en début de semaine. Mercredi 1er mars, après une attaque terroriste en Cisjordanie occupée où deux jeunes israéliens ont trouvé la mort, Betsalel Smotrich avait déclaré que le village palestinien « Huwara devait être anéanti ».
Ce n’est pas tout : Bezalel Smotrich tient régulièrement des propos ignobles à l’encontre des Arabes, des Palestiniens, de la communauté LGBTQ et des Juifs dits « laïcs ». En juillet 2015, lors d’une réunion de la Knesset, le Parlement israélien, Bezalel Smotrich avait souhaité que les promoteurs en Israël ne vendent pas de maisons aux Arabes. Il milite également pour toute l’annexion de la Cisjordanie par Israël. En plus de son aversion pour les Arabes, il honnit les homosexuels. Il y a quelques semaines, il a reconnu être un « fasciste homophobe ».
Malgré son CV impressionnant de raciste et d’homophobe, il semblerait, selon nos informations, que sa venue à Paris, ce dimanche 19 mars, est toujours d’actualité. Après avoir été enlevé quelques jours, le lien pour réserver sa place à l’hommage de Jacques Kupfer est de nouveau opérationnel. Il est toujours indiqué la présence de Bezalel Smotrich…
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