Epidémie d’Ebola en RDC
Le ministre de la Santé publique de la République démocratique du Congo (RDC) vient d’informer l’OMS d'une épidémie de Virus Ebola qui touche une région au nord du pays.
Le ministre de la Santé publique de la RDC, Dr Oly Ilunga Kalenga a informé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la ‘‘survenue d’une épidémie de la maladie à virus Ebola" dans la zone de santé de Likati – Territoire d’Aketi, dans la province de Bas-Uélé, à plus de 1300 kilomètres au nord de la RDC, après la confirmation des résultats par l’Institut national de recherche biomédicale (INRB), le laboratoire national de la RDC.
‘‘Des cinq échantillons de sang prélevés chez les cas suspects et analysés à l’INRB, un s’est révélé positif au virus Ebola, sérotype Zaïre par RT-PCR,’’ a indiqué le ministre de la Santé publique dans une correspondance adressée au représentant de l’OMS en RDC, sollicitant ‘‘l’appui de l’OMS pour renforcer la riposte à cette épidémie’’.
Depuis le 22 avril 2017, 9 cas suspects de la maladie à virus Ebola (MVE) avec 3 décès ont été notifiés dans la zone de santé de Likati, faisant un taux de létalité de 33,3%, selon un bilan officiel au 11 mai 2017.
‘‘Le Bureau Pays de l’OMS en RDC travaille en étroite collaboration avec toutes les autorités tant nationales que provinciales, ainsi qu’avec l’appui du Bureau régional (AFRO), du siège (Genève) et de tous les autres partenaires pour faciliter le déploiement des matériels de protection et du personnel sur le terrain afin de renforcer la surveillance épidémiologique et contrôler très rapidement l’épidémie’’, a indiqué pour sa part le Dr Allarangar Yokouidé, représentant de l’OMS en RDC.
Le Dr Allarangar a également annoncé l’arrivée ce weekend à Kinshasa du Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, dans le but de prendre part à une réunion de coordination du Comité national (Ministère de la Santé Publique), essentiellement axée sur cette urgence de santé publique de portée internationale en vue d’y apporter tout l’appui nécessaire de l’Organisation à la RDC.
Un plan logistique global avec des besoins urgents a été également élaboré par le Bureau Pays à cet effet. ‘‘Les premières équipes – épidémiologistes, biologistes, experts en mobilisation sociale, communication du risque et engagement des communautés, tout comme les spécialistes en eau, hygiène et assainissement, devraient rejoindre la zone touchée aujourd’hui ou demain via Kisangani’’, chef-lieu de la Tshopo (à 350 km de Buta), a ajouté le Dr Allarangar.
Selon lui, ‘‘la zone de santé de Likati est d’accès difficile, mais le travail de suivi des cas contacts est très crucial pour endiguer l’épidémie à partir de son foyer; la RDC dispose pour ce faire des ressources humaines très expérimentées pour la lutte.’’ Il a aussi lancé l’appel à d’autres partenaires à s’engager rapidement aux côtés de la RDC pour une réponse multisectorielle coordonnée et appropriée. Médecins Sans Frontières, l’ONG ALIMA, UNICEF, Gavi, PAM/UNHAS, MONUSCO, etc. sont déjà prêts pour apporter également leur appui aux autorités de la RDC.
Avec la confirmation de cette épidémie dont l’épicentre se trouve être l’Aire de santé de Nambwa, à plus ou moins 130 km de Buta, chef-lieu provincial du Bas-Uélé partageant également la frontière avec la République Centrafricaine (RCA), la RDC est à sa huitième épidémie de la MVE depuis 1976. La dernière épidémie en date enregistrée par le pays a eu lieu en août 2014 dans la région de Boende, où la maladie avait été contrôlée dans son foyer de Lokolia, dans l’actuelle Province de la Tshuapa.
Par Apo