Le Conseil d’Etat suspend la dissolution du « Collectif Palestine Vaincra »
C’est une première victoire pour le « Collectif Palestine Vaincra ». Dans un communiqué, l’association toulousaine s’est félicitée, ce vendredi 29 avril, de la décision du Conseil d’Etat qui a suspendu le décret ministériel du 9 mars dernier qui avait permis de dissoudre le collectif.
Le gouvernement français reprochait à l’association d’« appeler à la haine, à la violence et à la discrimination ». Et notamment au manque de modération des débats sur ses sites, faisant apparaître, selon le décret, des « commentaires antisémites » : « Terroristes sionistes nazis impunis », « les colons juifs se prennent pour la Gestapo », « ce sera à notre tour de les crever ces chiens ».
Le Collectif Palestine Vaincra a rappelé que tous ces commentaires épinglés dans le décret avait été supprimés.
Dans son ordonnance du 29 avril, le Conseil d’État qui s’était réuni mardi, estime que le décret « n’est ni nécessaire ni adapté et porte une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression et à la liberté d’association », étant donné que le Collectif Palestine Vaincra « ne provoque ni ne contribue à la discrimination, à la haine ou à la violence, que ses prises de position vis-à-vis d’Israël et du sionisme ne présentent pas un caractère antisémite, qu’il a toujours condamné l’antisémitisme, que la campagne de boycott des produits israéliens constitue une modalité légitime d’expression d’opinions protestataires (…) ».
« Alors que le président de le République, Emmanuel Macron, affirmait éhontément il y a quelques temps à Toulouse que le Collectif Palestine Vaincra était un « collectif antisémite », cette décision est un véritable camouflet contre le pouvoir et bat en brèche la propagande de l’extrême droite sioniste et ses amalgames entre antisionisme et antisémitisme », rappelle les membres du collectif.
Le Collectif Palestine Vaincra s’est toujours défendu d’être antisémite. En 2021, l’association avait d’ailleurs participé à un hommage rendu par des formations de gauche toulousaines aux victimes de Mohammed Merah, tuées en 2012 devant l’école juive Ozar Hatorah de la Ville rose.
L’association espère obtenir une annulation totale du décret.
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