Le Conseil d’État suspend la dissolution des Soulèvements de la Terre
Les dirigeants d’Europe Ecologie-Les Verts et de La France Insoumise ont salué la suspension en référé de la dissolution des Soulèvements de la Terre. En contraste, le Rassemblement National (RN) a regretté la décision du Conseil d’État et dénoncé une « victoire accordée » à l’extrême gauche.
Marine Tondelier, la cheffe d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a souligné que la justice a joué un « rôle de rempart » contre le gouvernement qui souhaitait interdire les Soulèvements de la Terre. Le Conseil d’État a considéré que les preuves pour justifier la dissolution de ce mouvement écologiste étaient insuffisantes. La dissolution était survenue après des affrontements violents entre les forces de gendarmerie et les opposants à la construction de retenues d’eau à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en mars.
Marine Tondelier a également critiqué le gouvernement pour son action présumée d’inaction climatique. Elle a déclaré que le gouvernement, en préférant « s’attaquer au messager », tente de détourner l’attention des véritables problèmes. D’autres figures d’Europe Ecologie-les Verts, Sandrine Rousseau et le député écologiste Julien Bayou, ont également applaudi la décision du Conseil d’État en la qualifiant de « désaveu terrible » pour le gouvernement.
Un mouvement clivant politiquement
De son côté, le coordinateur de La France Insoumise (LFI), Manuel Bompard, a déclaré que le Conseil d’État mettait un terme à la « dérive autoritaire du pouvoir ». Il a affirmé que cette décision constituait un désaveu pour le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le président Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon, figure historique de La France Insoumise, a interprété la décision du Conseil d’État comme une reconnaissance de la « légitimité de la désobéissance civique ». Le président du Parti socialiste, Olivier Faure, a souligné que cette décision rappelle au gouvernement que les libertés publiques et l’État de droit ne sont pas à sa merci.
De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella, président du Rassemblement National, a exprimé sa déception face à cette décision. Selon lui, le gouvernement a offert une « victoire sur un plateau » à l’extrême gauche. Il a également qualifié ce mouvement de « rétrograde et décroissant », impliqué dans des actes de sabotage, de destruction et de violences anti-policières.
En dépit de ces réactions divergentes, Sacha Houlié, président de la commission des Lois à l’Assemblée, a nuancé la décision du Conseil d’État. La décision en référé ne préjuge pas du fond, selon lui. Il a précisé que cette décision ne peut en aucun cas justifier les actions violentes passées ou futures.