Le Conseil d’État suspend la dissolution des Soulèvements de la Terre

 Le Conseil d’État suspend la dissolution des Soulèvements de la Terre

France, Vanzay, 25-03-2023. Mobilisation massive à l’appel de la Confédération paysanne, Bassines Non Merci et les Soulèvements de la Terre mais aussi de plus de 100 organisations associatives et syndicales pour mettre un terme aux chantiers de méga-bassines. Antoine Berlioz / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Les dirigeants d’Europe Ecologie-Les Verts et de La France Insoumise ont salué la suspension en référé de la dissolution des Soulèvements de la Terre. En contraste, le Rassemblement National (RN) a regretté la décision du Conseil d’État et dénoncé une « victoire accordée » à l’extrême gauche.

Marine Tondelier, la cheffe d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a souligné que la justice a joué un « rôle de rempart » contre le gouvernement qui souhaitait interdire les Soulèvements de la Terre. Le Conseil d’État a considéré que les preuves pour justifier la dissolution de ce mouvement écologiste étaient insuffisantes. La dissolution était survenue après des affrontements violents entre les forces de gendarmerie et les opposants à la construction de retenues d’eau à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en mars.

Marine Tondelier a également critiqué le gouvernement pour son action présumée d’inaction climatique. Elle a déclaré que le gouvernement, en préférant « s’attaquer au messager », tente de détourner l’attention des véritables problèmes. D’autres figures d’Europe Ecologie-les Verts, Sandrine Rousseau et le député écologiste Julien Bayou, ont également applaudi la décision du Conseil d’État en la qualifiant de « désaveu terrible » pour le gouvernement.

 

Un mouvement clivant politiquement

De son côté, le coordinateur de La France Insoumise (LFI), Manuel Bompard, a déclaré que le Conseil d’État mettait un terme à la « dérive autoritaire du pouvoir ». Il a affirmé que cette décision constituait un désaveu pour le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le président Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon, figure historique de La France Insoumise, a interprété la décision du Conseil d’État comme une reconnaissance de la « légitimité de la désobéissance civique ». Le président du Parti socialiste, Olivier Faure, a souligné que cette décision rappelle au gouvernement que les libertés publiques et l’État de droit ne sont pas à sa merci.

De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella, président du Rassemblement National, a exprimé sa déception face à cette décision. Selon lui, le gouvernement a offert une « victoire sur un plateau » à l’extrême gauche. Il a également qualifié ce mouvement de « rétrograde et décroissant », impliqué dans des actes de sabotage, de destruction et de violences anti-policières.

En dépit de ces réactions divergentes, Sacha Houlié, président de la commission des Lois à l’Assemblée, a nuancé la décision du Conseil d’État. La décision en référé ne préjuge pas du fond, selon lui. Il a précisé que cette décision ne peut en aucun cas justifier les actions violentes passées ou futures.