Le Conseil de l’Europe appelle à agir contre l’islamophobie

 Le Conseil de l’Europe appelle à agir contre l’islamophobie

Le siège du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Vladimir FEDORENKO / SPUTNIK / AFP

Plusieurs pays européens banalisent-ils la discrimination contre les musulmans ? L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) s’est penchée sur la question.

 

« Les crimes motivés par la haine contre les musulmans et les personnes perçues comme musulmanes font trop rarement l’objet d’un enregistrement officiel » déclarait Nils Muižnieks, directeur régional d’Amnesty International pour l’Europe, lundi (10 octobre). Hier, 46 pays votaient, lors d’une session plénière de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, une résolution appelant les gouvernements européens à combattre l’islamophobie. Plusieurs d’entre eux sont même accusés de banaliser la discrimination envers les musulmans. 

Les femmes en premières victimes

Toujours selon Nils Muižnieks, les femmes musulmanes seraient touchées de « manière disproportionnée » et « multiple » : « Diverses lois à travers l’Europe empêchent les musulmanes de porter des symboles et vêtements religieux sur leur lieu de travail, dans les écoles et plus généralement en public ». En France, le 21 juin dernier, le Conseil d’Etat confirmait la décision du tribunal administratif de Grenoble d’interdire le burkini. Pour rappel, mi-mai, le conseil municipal de Grenoble avait adopté un nouveau règlement pour les piscines, autorisant implicitement le burkini.

Associations dissoutes

Le directeur régional d’Amnesty international pour l’Europe relevait un autre problème : « nous voyons des situations où les organisations demandant simplement la protection des droits fondamentaux des musulmans sont traitées avec méfiance et empêchées de participer à la vie publique, voire dissoutes, souvent pour des raisons infondées relatives à la sécurité ». Une remarque qui fait écho au décret instaurant le « contrat d’engagement républicain » prévu par la loi « confortant les principes de la République », entré en vigueur le 1er janvier 2022. Un élément permettant à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, de continuer à dissoudre des associations. Comme celles qui géraient la mosquée d’Allençon, soupçonnées de promouvoir « une pratique radicale de l’Islam ».