Le Centre culturel islamique de Rennes victime de tags racistes

 Le Centre culturel islamique de Rennes victime de tags racistes

Photo prise le dimanche 11 avril 2021 montrant des tags sur les murs du centre culturel islamique Avicenne à Rennes, découverts peu avant la prière de 6h00. RONAN HOUSSIN / HANS LUCAS / AFP

Stupéfaction à J-2 avant le début du ramadan. Ce dimanche 11 avril, au centre culturel islamique Avicenne dans le quartier Villejean à Rennes, les murs ont été tagués d’insultes racistes.

 

« Mahomet prophète pédophile », « Allah faux dieu », « L’immigration tue! », « France éternelle », « Non à l’islamisation », « Vive le roy », voici les principales inscriptions retrouvées sur les murs du centre culturel Avicenne, dans le quartier de Villejean à Rennes.

C’est le gardien du site qui les a découverts à 5 h 45 ce dimanche. Aussitôt prévenu, Mohamed Zaïdouni, qui préside le Conseil régional du culte musulman (CRCM) de Bretagne, a contacté la préfecture et la police qui est venue constater les dégradations.

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Ce dimanche matin, beaucoup de fidèles sont aussi venus pour voir les dégâts. Sous le choc, abasourdis, ils prennent des photos comme l’ont rapporté nos confrères de France 3.

Parmi eux, Abdurrahman Akturk, le vice-président du conseil régional du culte musulman de Bretagne (CRCM). Il parle de « racisme ordinaire » et ne comprend pas les raisons de ces tags islamophobes insultant entre autres leur prophète. « Insulter un prophète, écrire des mots comme ça, c’est la dernière chose qu’un musulman voudrait voir sur les murs de sa mosquée », déclare-t-il.

Mohamed Zaïdouni doit s’entretenir avec le président du centre culturel Avicenne pour voir s’il dépose plainte ou non. Il a aussi lancé un appel aux autorités pour protéger les lieux de culte.

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Une enquête de police de la Sûreté départementale est en cours pour retrouver le ou les auteurs de ces tags. Elle est ouverte sous la qualification de « dégradations à raison de l’appartenance à une religion ».

Le ou les auteurs encourent une peine de 4 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amendes. Dans un communiqué, le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, précise que « ces faits, qui portent une atteinte symbolique grave, viennent troubler l’exercice paisible du culte et des activités culturelles de ce centre. Le parquet de Rennes, comme il l’avait fait pour la tentative de destruction par incendie de la cathédrale de Rennes en juin 2020, portera une attention toute particulière à l’enquête tendant à identifier et sanctionner le ou les auteurs de ces faits. »