Layla Darwiche, conteuse du ressenti et de l’émotion
Acquis par la tradition familiale, Layla Darwiche a su faire du conte un art à part. Le regard bleu pénétrant et la voix douce aux intonations parfaites, elle perpétue les histoires neuves ou millénaires avec brio, comme elle l’a fait lors du festival Arabesques à Montpellier.
Au hasard des déambulations au festival Arabesques de Montpellier, une voix s’élève avec clarté au sein du théâtre Jean Vilar. Le décor est sombre. La poursuite suit assidument un petit bout de femme qui captive l’assistance.
Le « meeting » regroupe des enfants mais aussi des adultes qui se laissent embrigader par les contes et histoires extraordinaires, menés par Layla Darwiche. Cette franco-libanaise d’une quarantaine d’années a su au fil des années affiner sa gestuelle, sa voix et son « pouvoir » d’emmener le public dans son histoire.
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« Le conte n’est pas mort »
Née au Liban, elle déménage en France à l’âge de 5 ans. De son passé moyen-oriental, elle retient une tradition familiale prégnante. « Mon père était conteur et ma grand-mère également, nous indique Layla Darwiche. On aimait raconter des histoires, des contes et des anecdotes, comme le faisait ma grand mère dans des cercles féminins. Il y avait aussi une tradition de conteurs dans les cafés qui a disparu dans les années 80 au Liban. Toutefois, cet art n’est pas mort et les gens ont besoin d’histoires qui leur correspondent. »
Simple et modeste, elle a su donner ses lettres de noblesse à cet art millénaire. « Les contes sont universels car peu importe leurs apparitions, ils racontent des histoires qui défient le temps. » Son champ de découverte est sans cesse renouvelé : Des contes des Mille et Une nuits bien sûr mais aussi des nouveaux contes ou de ceux qu’on retrouvent dans un vieux livre.
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Le conte, lieu d’émotions et de ressenti
Installée dans le Gard, elle a vadrouillé en France entre Avignon, les Hautes Alpes, Paris, Montpellier avant de trouver refuge dans les Cévennes. Ses études de langues et de tourisme ont renforcé son envie de partage. « Un bon conteur est celui qui arrive à faire passer une émotion. Une bonne histoire n’est jamais raconté de la même manière. J’ai toujours de l’affection pour un conteur même imparfait dans ses tonalités mais qui arrive à faire passer un ressenti. Entre le début et la fin du conte, il faut que le spectateur ait été touché dans son imaginaire ou ses sentiments. »
Profitant de ses spectacles en France, elle se produit dans des salles de spectacle, médiathèques ou sur des scènes comme au festival Arabesques, où elle avoue se sentir « bien, comme à la maison. »
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Collecte de dons pour les bibliothèques du Liban
Touchée par le drame qui a touché son pays natal le 4 août dernier, elle participe à une association « Djeliya Internationale » qui s’occupait des liens Nord Sud avec l’Afrique. Avec plusieurs conteurs, elle récupère des dons pour des joyaux culturels de la capitale libanaise. « La culture est payante et peu accessible au Liban. Or, il existe des bénévoles qui entretiennent des bibliothèques gratuites et donnent accès au plus grand nombre. Par notre action, on veut les aider à remonter les 3 bibliothèques (Al Bachoura, Al Jaytawi et Monnot) qui ont subi les dommages de l’explosion d’aout dernier. » Pour venir en aide à ces endroits culturels, vous pouvez contacter : [email protected] ou aller à la permanence de l’association tous les jeudis à Utopia à Avignon.
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