L’Assemblée nationale vote la reconnaissance symbolique du massacre du 17 octobre 1961
L’Assemblée nationale française a approuvé une proposition de résolution condamnant la répression sanglante des Algériens le 17 octobre 1961 à Paris, sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon. Cette résolution, adoptée avec 67 voix pour et 11 voix contre, émane d’une volonté de reconnaissance symbolique d’une des pages les plus sombres de l’histoire de France.
La proposition de résolution qu’a adoptée l’Assemblée nationale condamne la répression meurtrière d’une manifestation d’Algériens le 17 octobre 1961. Ce jour-là, alors que la guerre d’Algérie touchait à sa fin, une manifestation pacifique de « Français musulmans d’Algérie » a été violemment réprimée à Paris par les forces de l’ordre.
Organisée par la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN) contre le couvre-feu imposé par Maurice Papon, cette manifestation a abouti à la mort de nombreuses personnes, bien que le bilan officiel ait été minimisé pendant des décennies.
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Ce vote intervient après des décennies de censure et d’occultation de cet événement tragique, qui a vu entre une trentaine et plus de 200 manifestants pacifiques perdre la vie, selon les historiens. Pendant des années, le bilan officiel était de seulement trois morts, mais il est aujourd’hui reconnu qu’au moins 48 personnes ont disparu cette nuit-là.
La proposition de résolution a été portée par les députées Sabrina Sebaihi et Julie Delpech, et a été saluée comme une première étape dans le travail de reconnaissance de ce crime colonial et d’État. Bien que le terme « crime d’État » ne figure pas dans le texte adopté, il représente un pas important vers la reconnaissance de cette tragédie.
Le Rassemblement national vote contre
Les députées ont rappelé l’importance du travail de mémoire déjà réalisé, notamment les hommages rendus par les présidents François Hollande et Emmanuel Macron. Toutefois, elles estiment qu’il reste encore beaucoup à faire pour écrire cette histoire et envisager une réconciliation sincère et durable.
La proposition de résolution, portée par les députées Sabrina Sebaihi et Julie Delpech, a été adoptée par 67 voix pour et 11 voix contre, principalement émanant du Rassemblement national. Ce vote symbolique vise à condamner les événements tragiques du 17 octobre 1961 et à inscrire une journée de commémoration de ce massacre à l’agenda officiel des cérémonies nationales.
Cette reconnaissance symbolique marque un tournant dans la reconnaissance de cette tragédie longtemps censurée et occultée. Elle permet de rendre hommage aux victimes et à leurs familles, tout en reconnaissant les responsabilités des autorités de l’époque. Cette étape est essentielle pour la mémoire collective et la construction d’une réconciliation sincère et durable entre la France et l’Algérie. Cependant, les travaux de mémoire et de reconnaissance doivent se poursuivre pour que la lumière soit faite sur les événements du 17 octobre 1961 et leurs conséquences.