La petite-nièce de Boughera El Ouafi, sacré aux JO de 1928 et oublié de l’histoire de France, aimerait remettre la médaille d’or au futur champion olympique

 La petite-nièce de Boughera El Ouafi, sacré aux JO de 1928 et oublié de l’histoire de France, aimerait remettre la médaille d’or au futur champion olympique

Même si elle apparaît déçue, Jasmine Zeroug veut garder espoir. La petite-nièce du champion olympique du marathon Boughera EL Ouafi, de son vrai nom Louafi Ben Abdellaki Bouguera, grand oublié de l’histoire de France, pourtant la seule médaille d’or pour les Tricolores aux JO d’Amsterdam en 1928, près de trois décennies avant le sacre d’Alain Mimoun à Melbourne en 1956, a écrit une lettre il y a quelques jours à Tony Estanguet, le boss des JO de Paris pour lui demander de pouvoir remettre la médaille d’or au futur champion olympique du marathon 2024.

 

Une manière de « rappeler à la mémoire collective l’exploit réalisé par son grand-oncle ». « Même si des reportages, des articles de presse, des dessins et des bandes dessinées ont retracé sa vie, seuls les initiés connaissent cet homme et son exploit », regrette Jasmine.

Après son titre olympique, les choses se compliquent pour El Ouafi. Pour gagner sa vie, il part courir aux Etats-Unis, coupable aux yeux du Comité olympique d’avoir enfreint les sacro-saintes règles de l’amateurisme. Il est alors radié de la Fédération française d’athlétisme et ne sera plus jamais autorisé à concourir dans une compétition officielle.

Oublié du sport français, il retourne travailler à l’usine. Il faut attendre 1956 et la victoire d’Alain Mimoun au marathon des JO de Melbourne pour que son nom ressurgisse. Ému par le triste sort de son prédécesseur, Alain Mimoun demande que Boughera soit présent lors de la réception en son honneur au Palais de l’Elysée. Trois ans plus tard, en 1959, Boughera Ahmed El Ouafi est tué par balles à Saint-Denis où il vivait.

 

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« Je pense qu’il est important de rappeler que le sport français, mais pas que, est ouvert à tous quelle que soit son origine.  Et quel bel exemple que de parler de mon grand-oncle né dans le Sud de l’Algérie qui a choisi de rester en France dès les années 20 et qui dès 1923 s’illustre lors de sa première course de fond puis devient champion de France en 1924 », soutient Jasmine qui se bat depuis plusieurs années pour qu’un hommage soit rendu à son grand-oncle aux JO de Paris.

Champion de France au marathon en 1927, il est sélectionné pour les Jeux olympiques de 1928 à Amsterdam. « Lui, l’athlète « maghrébin » porte le dossard 71 frappé du coq bleu blanc rouge. Il représente la France et remporte le marathon alors que personne ne pariait sur lui », continue fièrement l’arrière petite nièce du marathonien.

« Souvent à la maison, ma mère me racontait comment il s’occupait de ses neveux et nièces car il vivait avec eux après son accident. Ce qu’il en ressort, c’est que cet homme au destin tragique, était un homme humble, sans prétention et respectueux », se souvient Jasmine.

Comme beaucoup, Jasmine était devant son écran lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris. « J’ai eu plaisir à revoir des images des anciens champions. Malheureusement, aucune image sur mon grand-oncle, sur cet homme humble et discret qui pourtant était un sportif français », regrette cette dernière qui espère obtenir au minimum une réponse de Tony Estanguet.

 

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