L’armée israélienne reconnaît une « forte possibilité » d’avoir tué la journaliste Shireen Abu Akleh
L’armée israélienne a reconnu pour la première fois ce lundi 5 septembre qu’il y avait « une forte possibilité » pour que la journaliste vedette de la chaîne panarabe Al Jazeera Shireen Abu Akleh ait été tuée en mai par l’un de ses soldats.
La journaliste américano-palestinienne aurait été « touchée accidentellement par un tir de l’armée israélienne qui visait des suspects identifiés comme des hommes armés palestiniens », a indiqué l’armée dans son enquête finale.
Star d’Al Jazeera, la journaliste américano-palestinienne avait été tuée par balle le 11 mai (voir nos éditions) alors qu’elle couvrait une opération militaire israélienne dans le camp palestinien de Jénine, bastion des factions armées palestiniennes dans le nord de la Cisjordanie occupée, où une unité spéciale tentait d’appréhender des « suspects », ce qui avait mené à des affrontements armés.
Après la mort de Shireen Abu Akleh, équipée d’un gilet pare-balles avec la mention « presse » et d’un casque, l’Autorité palestinienne et son employeur Al Jazeera avaient immédiatement accusé l’armée israélienne de l’avoir tuée. Israël n’a cessé de rejeter cette accusation, et ce malgré des enquêtes journalistiques et un rapport de l’ONU concluant à un tir israélien, qui excluaient toutefois qu’il ait été délibéré.
Lundi, l’armée israélienne a publié les « conclusions finales » de son enquête et reconnu qu’un de ses soldats avait bien tiré en direction de la journaliste en se méprenant sur son identité : « Il y a une forte possibilité que madame Abu Akleh ait été touchée accidentellement par un tir de l’armée israélienne qui visait des suspects identifiés comme des hommes armés palestiniens. »
L’armée a indiqué avoir étudié « chronologiquement » la séquence des événements, analysé les lieux, les vidéos et les sons enregistrés sur place, mené une « simulation de la scène » et que des « experts israéliens » avaient mené une analyse balistique de la balle, le 2 juillet, en présence de représentants du « Comité de coordination sécuritaire des États-Unis pour Israël et l’Autorité palestinienne ».
En raison du « piètre état de la balle », identifier son origine était « difficile », souligne l’armée dans son rapport, disant ne pas avoir la certitude « sans équivoque » de l’origine du tir fatal à la journaliste.
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