L’ancienne élue socialiste Céline Pina, au tribunal pour injure publique à l’encontre de Rokhaya Diallo
Le 8 octobre à 13h30, Céline Pina, ancienne conseillère régionale socialiste d’Ile-de-France sera jugée devant le tribunal de Paris. La fondatrice de « Viv(r)e la République », mouvement associatif qui vise à « combattre l’islamisme politique et à défendre la laïcité », est poursuivie pour injure publique à l’encontre de la journaliste Rokhaya Diallo.
Que reproche Rokhaya Diallo à l’ancienne élue ? En janvier 2018, dans un article publié dans le Figaro Vox, Céline Pina évoquait l’éviction de la militante antiraciste du Conseil national du numérique (CNNum) en ces termes :
« Si Rokhaya Diallo n’a pas été jugée digne d’intégrer cette instance administrative, ce n’est parce qu’elle est noire, mais bien à cause de son propre racisme, de son sexisme et de sa proximité avec la mouvance islamiste. »
Tout commence le 11 décembre 2017 quand le secrétaire d’état Mounir Mahjoubi rend publics les noms des 30 membres du Conseil national du numérique, une instance paragouvernementale. Le nom de Rokhaya Diallo y figure. Ses opposants montent très vite au créneau, étonnés de voir nommée au CNNum, une militante dénonçant la persistance d’un « racisme d’État ». Face à la pression, le gouvernement cède et évince Rokhaya Diallo.
« Donc je n’ai pas le droit de collaborer avec les institutions de mon propre pays parce que j’ose dire publiquement qu’elles sont imparfaites ? Quelle étrange conception de la démocratie », s’insurge alors Rokhaya Diallo sur son compte Twitter.
Le journaliste Daniel Schneidermann s’interroge également sur l’indépendance du Conseil, dont la présidente est nommée par décret du Premier ministre. Quelques jours plus tard, en signe de protestation, la quasi-totalité des membres du Conseil national du numérique démissionne.
L’injure publique constitue un délit qui peut être réprimé par une sanction allant jusqu’à 12 000 euros d’amende.
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