L’ancien président algérien, Abdelaziz Bouteflika est décédé
L’ex-président Abdelaziz Bouteflika est décédé ce vendredi 17 septembre à l’âge de 84 ans. L’annonce a été diffusé sur la télévision nationale algérienne. La volonté de cinquième mandat aura eu raison de celui qui a été contraint de quitter le pouvoir en avril 2019 sous la pression de l’armée et de la rue.
Il était arrivé il y a 35 ans pour son premier poste ministériel. Ancien ministre des affaires étrangères de Houari Boumedienne, Abdelaziz Bouteflika accède à la tête de l’Algérie en 1999. Il incarne alors le rôle de sauveur après un pays déchiré par la guerre civile. Il restera l’homme fort du pays pendant près de 20 ans. L’armée le contraint à sortir par la petite porte sous la pression du mouvement de contestation Hirak le 2 avril 2019.
Réélu pendant 4 mandats avec plus de 80% des voix, sa volonté de bringuer un cinquième mandat aura eu raison de sa longévité au pouvoir. Il faut dire qu’il était dans un état quasi inerte après une attaque cérébrale qui le clouait dans un fauteuil roulant six ans plus tôt.
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Plus jeune ministre des affaires étrangères du monde
Né le 2 mars 1937 à Oujda au Maroc, il est issu d’une famille originaire de la région de Tlemcen. Il rejoint l’Armée de libération Nationale (ALN) dés l’âge de 19 ans. A l’indépendance, il devient à 25 ans, minitre des sports et du tourisme avant de devenir le chef de la diplomatie algérienne jusqu’en 1979. Il se fait remarquer pour son rôle auprès des pays en voie de développement.
En 1965, il soutient Houari Boumédiène contre le président Ahmed Ben Bella. A la mort de celui-ci, il est écarté par l’armée e de la scène politique. Commence alors un exil à Dubaï et Genève. Face à une crise majeure et à la guerre civile, l’armée fait appel à lui pour qu’il se présente à la présidentielle en 1999.
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Artisan de la paix après la guerre civile
Après le déchirement, il va réussir à rétablir la paix dans un pays exsangue par 7 ans de guerre civile et quelque 200 000 morts en dix ans. Avec deux lois d’amnistie, en 1999 et 2005, Abdelaziz Bouteflika parvient à convaincre les islamistes de déposer les armes.
Pendant ses quatre mandats, il ne respectera pas la règle de limitation du nombre de mandats. Affaibli physiquement par un AVC, il réussit à dissoudre le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), en congédiant le général Mohamed Médiène. La chute du prix du pétrole aura raison de l’économie de distribution quand le printemps arabe arrive. Il n’aura pas vu venir un mouvement de contestation Hirak qui l’écartera du pouvoir.