L’Agence mondiale antidopage lève les sanctions contre la Tunisie

 L’Agence mondiale antidopage lève les sanctions contre la Tunisie

L’AMA a annoncé le 15 mai la levée des sanctions imposées à la Tunisie il y a deux semaines pour non-conformité au code mondial antidopage, des sanctions source de polémiques qui ont provoqué de fortes réactions nationalistes dans le pays.

«L’AMA a retiré, avec effet immédiat, l’Agence nationale antidopage de Tunisie (Anad) de la liste des signataires non conformes au Code mondial antidopage», dit-elle dans un communiqué. Le gendarme mondial de l’antidopage a expliqué avoir reçu «la confirmation que le décret gouvernemental requis était entré en vigueur» le 2 mai, deux jours après la prise de sanctions contre la Tunisie. Des sanctions qui ont entraîné une série d’événements en cascade en Tunisie.

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Le directeur général de l’Anad, Mourad Hambli et le président de la Fédération tunisienne de natation (FTN) sont en effet en détention et une enquête judiciaire a été ouverte contre eux pour oblitération du drapeau tunisien. Ainsi lors des Tunisian Open Masters, une compétition de natation réunissant une vingtaine de pays, le drapeau national avait été caché par un vulgaire tissu rouge pour se conformer aux sanctions de l’AMA.

 

Neuf personnes dont deux dirigeants sportifs poursuivies au pénal

Mais cette dissimulation du drapeau national a choqué le président tunisien Kais Saied, qui a également ordonné la dissolution du bureau de la Fédération nationale de natation et le limogeage de responsables. Dans cette affaire, pas moins de neuf personnes dont les deux dirigeants sportifs sont poursuivies pour «atteinte au drapeau de la Tunisie»«formation d’une bande (organisée) pour commettre des agressions et provoquer le désordre» ainsi que pour «complot contre la sûreté intérieure» de l’État, conformément au logiciel de gouvernance actuel à forte composante complotiste quel que soit l’incident.

L’AMA avait justifié sa décision à l’encontre de la Tunisie par son «incapacité à mettre pleinement en œuvre la version 2021 du code mondial antidopage au sein de son système juridique». Les sanctions comprenaient l’impossibilité pour le pays d’Afrique du nord d’accueillir des championnats régionaux, continentaux ou mondiaux sur son sol.

En outre, la Tunisie s’était vue interdire de hisser son drapeau aux Jeux olympiques et paralympiques qui se tiendront cet été à Paris, jusqu’à sa réintégration par l’AMA. Au total, il existe à présent trois signataires non conformes au code mondial antidopage : le comité national olympique de l’Angola, l’Agence russe antidopage et la Fédération internationale de fitness et de musculation (IFBB).

Si en Tunisie les pro Kais Saïed présentent la levée des sanctions comme une victoire politique de la fermeté souverainiste du président, les spécialistes du sport soulignent qu’il s’agit d’une mesure technique totalement indépendante de ce volet politique.