La Tunisie s’apprête à accueillir des blessés palestiniens

 La Tunisie s’apprête à accueillir des blessés palestiniens

Déjà évoquée à une première reprise dès le 4 novembre par le président Kais Saïed, la question des préparatifs tunisiens en vue d’accueillir et de soigner des blessés en provenance de la Bande de Gaza n’avait jusqu’ici pas avancé, cependant les contours du projet se précisent. Hier soir mercredi, la logistique de l’opération a en effet fait l’objet d’une nouvelle réunion au Palais de Carthage.

Critiqué sur le plan national par une partie de l’opposition pour avoir versé dans une certaine surenchère jusque dans l’ONU où la Tunisie s’était récemment abstenue de voter une résolution à but humanitaire en faveur de Gaza, pour n’avoir pas inclus une condamnation suffisamment claire de l’agression israélienne, la position présidentielle tunisienne se veut radicale mais aussi utile et fonctionnelle, « privilégiant l’action aux discours ».

C’est en tout cas ce que martèle à qui veut bien l’entendre le président Saïed, dont la posture n’est pas si inédite dans l’histoire récente du pays, puisqu’en 1982, le président Habib Bourguiba se prévalait d’accueillir le leadership et les combattants de l’OLP à Bizerte. Soucieux de marquer l’Histoire à son tour, c’est sans doute dans cette vieille tradition que veut par ailleurs s’inscrire Kais Saïed.

 

Le Croissant-Rouge incontournable

La réunion du 29 novembre dont peu de choses ont filtré fut toutefois restreinte : en présence du ministre de la Santé, l’officier militaire Ali Mrabet, du ministre conseiller auprès du président de la République, Mustapha Ferjani, lui aussi officier militaire général de division, et du président du Croissant-Rouge tunisien Abdellatif Chabou.

La réunion, qui entend visiblement profiter de l’actuelle trêve, a porté sur les mesures liées à l’accueil en Tunisie d’un certain nombre de blessés et de personnes sans abri des suites des bombardements massifs de Gaza, apprend-on. « Ceci se fera en coordination entre les différents services concernés du ministère de la Défense nationale, des Affaires étrangères, de la Santé, du Transport, et du Croissant-Rouge tunisien », ajoute le communiqué de la présidence.

« Nos frères palestiniens seront accueillis dans les établissements hospitaliers publics ainsi que dans les établissements hospitaliers privés qui ont exprimé leur volonté de participer à cette mission du devoir sacré, tout comme les pharmaciens et les médecins », y lit-on également.

C’est dans ce même contexte que s’inscrit la conversation téléphonique du président Saïed avec son homologue égyptien Abdelfattah al-Sissi l’avant-veille, puisque sans le concours des autorités égyptiennes qui ont elles-mêmes peu de marge de manœuvre, le plan sanitaire tunisien a en réalité peu de chances d’aboutir sur le terrain.