La Tunisie perd 25 places dans l’indice de performance environnementale

 La Tunisie perd 25 places dans l’indice de performance environnementale

Présentation par le collectif « Earthna » du rapport alternatif sur les droits environnementaux et de développement

Occupant désormais la 96ème place dans l’indice de performance environnementale pour l’année 2022, sur un total de 180 pays, la Tunisie régresse de 25 places par rapport à l’année 2020, au cours de laquelle elle était classée au 71ème rang.

C’est ce qui ressort du rapport du collectif « Earth’na » sur les droits environnementaux publié le 8 juin, pour être soumis au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Le document formule des recommandations ayant trait aux domaines juridique, éducatif et médiatique qui « devront contribuer à la résolution des nouveaux enjeux écologiques », une promesse non honorée jusqu’ici par les autorités, estime le rapport.

L’ONG rappelle en effet que l’Etat Tunisien s’était engagé à lutter contre la pollution environnementale, un engagement consacré par l’article 45 de la Constitution. Les atteintes à l’environnement incluent toutefois le fléau des décharges publiques menaçant la vie, la santé et le bien-être des citoyens, comme à Sfax notamment où la question du ramassage chaotique des ordures n’est toujours pas résolue.

 

Un objectif optimiste de 45% d’émissions en moins à l’horizon 2030

Selon la même source, si la Tunisie s’est engagée à réduire ses émissions de gaz carbonique de 45% en 2030 par rapport à celles de 2010 et à augmenter la part des sources renouvelables dans la production de l’énergie à 30% pour la même période, « l’objectif est loin d’être atteint ».

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« La Tunisie subit déjà et subira encore les effets des changements climatiques, dont l’augmentation des températures, la baisse des précipitations, le danger de l’érosion littorale, la sécheresse, l’insécurité alimentaire (en 2020, la production céréalière a baissé d’un tiers par rapport à 2019), outre les 37 mille emplois menacés dans le secteur agricole », énumère le rapport.

Le texte souligne néanmoins que l’indice de sécurité alimentaire en Tunisie a enregistré une amélioration, puisque le pays occupe désormais le 55ème rang parmi 113 pays classés. Sauf qu’avant la guerre en Ukraine, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que la prévalence de l’insécurité alimentaire grave atteint 9% de la population, ce qui équivaut à 1 million de Tunisiens.

La Constitution tunisienne de 2014 reconnaît par ailleurs « le droit à un environnement sain et équilibré » (Article 35) sauf que ce droit subit de nombreuses violations, toujours selon le rapport. « Nous avons constaté que, dans la majorité des administrations régionales, des dispositions importantes de la loi ne sont pas appliquées. Aucun agent n’est responsable de l’accès à l’information, ce qui se traduit par un manque d’accès à l’information dans les administrations régionales où l’on ignore complètement l’existence de cette loi », précisent enfin les auteurs.