La Tunisie envisage la fermeture de ses frontières avec la France et la Libye

 La Tunisie envisage la fermeture de ses frontières avec la France et la Libye

Formulée le 21 avril, la recommandation de fermeture des frontières aux deux pays clés en termes d’échanges commerciaux et touristiques que sont la France et la Libye intervient quelque peu à contre-courant de l’actualité sanitaire en France notamment, où le gouvernement Castex dit maintenir son objectif de lever progressivement les restrictions d’ici début mai.

L’intention des autorités sanitaires tunisiennes semble d’autant plus sérieuse et plausible qu’elle vient d’être annoncée par nul autre que le directeur de l’Institut Pasteur et président de la Commission de la vaccination, Hechmi Louzir.

Également membre du Comité scientifique, Louzir affirme que la Tunisie envisage de fermer ses frontières avec la Libye et la France après l’apparition du variant sud-africain du Coronavirus en Libye et le variant brésilien en France.

« La décision de fermeture de frontières a été longuement discutée au sein du Conseil scientifique et devrait être prise sous peu […] tout va dépendre de l’évolution de situation épidémiologique sur le plan national tunisien », a-t-il précisé.

Des sources gouvernementales en France ont indiqué hier 21 avril que le pays se dirige pourtant vers la levée de la limite de circulation de 10 km, puis par l’ouverture progressive des terrasses et lieux de culture à partir de la mi-mai. Mais la situation reste toujours préoccupante en Île-de-France.

« Il apparaît que nous pourrions être au pic de l’épidémie, ou proches de l’être », a ainsi indiqué Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, après le conseil de défense sanitaire tenu mercredi matin. Le gouvernement français maintiendrait donc son objectif de lever progressivement les restrictions d’ici début mai.

Aujourd’hui jeudi, le ministre de la Santé Faouzi Mehdi met en garde à son tour quant aux risques d’introduction du variant sud-africain du coronavirus. Il affirme que ce nouveau variant se propage rapidement en Libye, tout en notant que la Tunisie a multiplié les tests de dépistage au niveau des frontières terrestres pour éviter l’introduction dudit variant.

 

Suspension de l’usage du Vaccin Astrazenica

Connu pour son franc-parler, Hechmi Louzir a, par ailleurs, indiqué que le conseil scientifique a décidé de suspendre l’utilisation du vaccin Astrazeneca jusqu’à nouvel ordre.

Il explique à ce titre : « Ce n’est pas tant l’efficacité du vaccin AstraZeneca qui inquiète que les effets secondaires rares qui peuvent survenir et qui sont liés essentiellement à des risques de coagulation sanguine. Nous avions décidé au départ de réserver l’utilisation de ce vaccin aux personnes âgées de plus de 60 ans en se basant sur les études qui ont montré un lien entre l’injection du vaccin et des problèmes vasculaires observés paradoxalement chez les moins de 60 ans. Mais suite des études confirmant que ces risques pourraient toucher aussi les personnes âgées de plus de 60 ans, nous avons décidé de suspendre son utilisation en attendant l’avis des instances internationales sur la question ».

Sur 1,2 million d’inscrits au programme Evax, la Tunisie n’a vacciné à ce jour que 265 mille personnes, pour une population de 12 millions d’habitants.

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