La triste fermeture des Gibert Jeune Place Saint-Michel

 La triste fermeture des Gibert Jeune Place Saint-Michel

Suite à un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui concerne 71 salariés du groupe, quatre librairies de l’enseigne Gibert Jeune, situées place Saint-Michel à Paris, vont mettre la clé sous la porte. C’est une bien triste nouvelle pour cet endroit mythique et emblématique du monde de la littérature et du savoir qu’a toujours incarné le Quartier latin.

 

Depuis plusieurs mois déjà, la rumeur concernant une cessation d’activités d’une ou plusieurs librairies battait son plein. Le journal Le Monde assurait alors qu’un plan de sauvegarde de l’emploi « a été officialisé le 4 décembre 2020, et porte sur 80 licenciements ».

Un lieu incontournable

D’ici fin mars 2020, quatre librairies de l’enseigne Gibert Jeune (appartenant au groupe Gibert Joseph) place Saint-Michel fermeront leurs portes. Ce réseau de librairies s’est installé dans le quartier à partir des années 1930 et est devenu un rendez-vous incontournable des férus de littérature et de savoir. Les librairies Gibert Jeune font, depuis, partie intégrante du paysage du 5ème et 6ème arrondissement.

Deux librairies sauvées à Saint-Michel

Toujours selon Le Monde, une préemption de la Mairie de Paris permettrait de conserver 9 emplois, au 27, quai Saint-Michel, ramenant ainsi les suppressions de postes à 71. « Notre objectif est le maintien d’un commerce culturel, et nous souhaitons garder une librairie Gibert à cet endroit », a assuré Olivia Polski, adjointe à la maire de Paris chargée du commerce, de l’artisanat, des professions libérales et des métiers d’art et de mode. Ainsi, les magasins du numéro 27 et du numéro 23 du quai Saint-Michel restent ouverts, ainsi que l’autre adresse parisienne, boulevard Saint-Denis.

Les prémices d’une fermeture

Se confiant à Actu Paris, Rémy Frey, délégué CGT de Gibert Joseph a expliqué  les raisons de ces fermetures : « Bruno Gibert, l’un des héritiers, a vendu des biens immobiliers à un bailleur privé. Ce qui a entraîné une hausse des loyers, forçant les libraires des 4, 5, et 6 place Saint-Michel, à devoir rendre les locaux devenus trop chers ». Des solutions de replacements ont été proposées à certains salariés mais « il y a peu d’espoir qu’elles soient acceptées », selon lui.

Pour un salarié de Gibert Jeune, la crise sanitaire est en partie responsable : « Une grande partie de notre chiffre d’affaires est réalisé entre septembre et décembre. On a pâti des crises successives comme celles des Gilets jaunes et de la grève des transports. Le Covid-19 a fini par nous achever ».

En 2017, Franck Ferrière, le directeur général de Gibert Jeune, se confiait à ActuaLitté : « En fait, cela fait quelques années que le marché de niche qui est celui de Gibert Jeune — les ouvrages universitaires, scolaires et destinés aux classes préparatoires — s’effondrent doucement, avec la gratuité des livres scolaires, la baisse de prescription dans les classes prépa, l’arrivée du téléchargement et la baisse des achats de livres didactiques ».

À l’heure actuelle, la direction s’est refusée à tout commentaire, mais envisagerait de boucler l’opération pour la fin du mois de mars.

Une pétition a été lancée pour tenter de sauver ces librairies emblématiques.

 

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