TAMARA ELZEIN, Au cœur de la matière

 TAMARA ELZEIN,  Au cœur de la matière

crédit photo : L’Oréal


En France ou au Liban, cette chercheuse a passé sa vie à traquer la pollution radioactive. Récompensée par l'Unesco pour sa contribution exceptionnelle à la science, elle souhaite “réduire l’impact de la radioactivité sur la santé, l’environnement et les ressources naturelles.”


Tamara Elzein, Libanaise de 40 ans ne manque pas de conviction. Dès le collège, cette cadette d’une ­famille de sept enfants se révèle douée pour les mathématiques, la chimie et la physique. “J’ai choisi de me spécialiser dans la chimie physique qui permet ­d’interpréter les phénomènes du vivant.”


 


Une cinquantaine de publications


Après son master 2 en chimie physique de l’université libanaise, l’étudiante traverse la Méditerranée pour intégrer l’Institut français de chimie des surfaces et interfaces dirigé par le professeur Jacques Schultz. “Les travaux de ce chercheur de réputation internationale sont à l’origine du choix de l’université de Haute-Alsace pour y obtenir mon doctorat en chimie physique.” Tamara y passera quinze années, dont dix en tant que maître de conférences et de recherches. Ses travaux ont fait l’objet d’une cinquantaine de publications dans des revues et ouvrages scientifiques internationaux.


 


La décontamination bio et économique


En 2014, la chercheuse libanaise fait le choix engagé de revenir dans son pays natal pour créer le laboratoire spécialisé dans la radio décontamination et la dosimétrie radioactive au sein de la Commission à l’énergie atomique libanaise. “A l’heure actuelle, il n’existe pas encore de système de décontamination efficace économique et biodégradable.” En l’espace de deux ans, son équipe réussit à mettre au point des systèmes bientôt brevetés avec la prestigieuse université française de Paris-Saclay. “Il s’agit de microstructures capables de piéger des éléments radioactifs.” Cette approche originale devrait permettre de concentrer la radioactivité à moindre coût pour la mesurer de manière sélective.


Tamara Elzein n’est pas à un engagement près. D’une part, elle coordonne le programme des bourses d’études de doctorat au Conseil national pour la recherche scientifique libanaise (CNRS-L) ; d’autre part, elle est experte de la commission du Moyen-Orient de l’Agence universitaire de francophonie. Pourtant, concilier vie de famille et recherche de haut niveau ne lui pose aucun problème comme elle l’expose avec un large sourire. “Une question d’organisation et de confiance en soi.”


 


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