La rue ou le retour au pays, le choix cornélien proposé aux MIE
Médecins du monde dénonce un choix illégal proposé aux mineurs isolés étrangers, par la Préfecture de la Gironde, mettant en jeu l’hébergement d’urgence.
Choix cornélien
« La Préfecture de la Gironde ne s’est pas seulement contentée de les [Mineurs isolés étrangers, ndlr] mettre dehors comme elle le fait déjà depuis longtemps, elle est allée plus loin. Aujourd’hui, elle conditionne la prolongation de l’hébergement d’urgence à l’acceptation d’une aide au retour dans le pays d’origine » s’indigne Médecins du monde dans un communiqué (13 octobre).
Ce choix cornélien aurait été proposé, par la directrice de cabinet de la Préfète, à des mineurs isolés étrangers dont l’hébergement d’urgence arrivait à son terme (11 octobre).
Minorité
Selon Médecins du monde, avant d’arriver dans cet hébergement d’urgence, les jeunes étrangers avaient été expulsés de leur squat le 23 septembre dernier. Ceux-ci avaient commencé leurs démarches auprès du juge des enfants afin qu’il « statue sur leur minorité, leur isolement et leur situation de danger ».
De leur côté, l’ONG, accompagnée de deux associations, avait rencontré la Directrice de cabinet de la Préfète et la Directrice de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). « La Préfecture de la Gironde s’était alors engagée à étudier la possibilité de la prolongation de l’hébergement en hôtel de ces enfants jusqu’à la décision judiciaire » rapporte Médecins du monde. Depuis hier (12 octobre), ces jeunes se retrouvent donc sans solution d’hébergement.
Défenseure des droits
« Nos associations ont dès ce matin saisi la Défenseure des Droits et interpellé le secrétariat à la protection de l’enfance » a fait savoir l’ONG. Celle-ci précise également que la proposition faite à ces jeunes est illégale. Et « qu’aucune acceptation d’aide au retour ne saurait être exigée pour avoir un toit en Gironde comme sur le reste du territoire français ». Médecins du monde interpelle les administrations pour qu’elles fassent respecter la loi. Celle qui « protège ces enfants ayant engagé un recours devant le juge des enfants ».