La Renault 12, une exposition souvenir à découvrir au Mucem
Les récits des Magrébins rentrant au Bled à bord de leurs véhicules chargés jusqu’au ciel et avec en musique de fond des chansons bien connues
Le retour au bled des années 70-90 avec l’exposition Renault 12, au Mucem à Marseille. Une exposition souvenir émouvante qui interpelle encore aujourd’hui, jusqu’au 27 novembre 2023.
Chaque été, des années 70 aux années 90, des milliers de familles maghrébines ont traversé la Méditerranée. Depuis Marseille ou Roubaix, dans une époque sans système GPS, des voitures chargées à bloc sillonnèrent la France et l’Espagne jusqu’aux ferrys qui les emmenaient au Maghreb où les attendaient leur famille et leurs origines. C’est l’histoire mise en scène par l’exposition dont le maitre d’œuvre est le réalisateur et scénariste Mohamed El Khatib.
Cette installation se découvre comme un voyage au cœur de ces récits de migrations embarqués et de tout ce qu’ils charrient comme objets, souvenirs et émotions. Et pour scénariser ce retour nostalgique au pays, une collecte-enquête d’un patrimoine à la fois industriel et mécanique, immatériel et culturel, va structurer l’ensemble de l’installation.
Des voitures chargées et une musique de fond
L’instillation imaginée par Mohamed El Khatib permettra de disséquer littéralement quelques Renault 12 ou Peugeot 504 exposés également en pièces détachées sur la place d’arme du Mucem, à Marseille, jusqu’au 27 novembre 2023.
Ces voitures mythiques, entrées de plain-pied dans la mémoire collective de part et d’autre de la Méditerranée, concentrent et ravivent le souvenir des immigrés maghrébins de France.
Sur le parvis du fort Saint-Jean, avec la mer pour paysage de fond, une rangée de vieilles voitures surchargées d’objets hétéroclites font revivre ces périples entrepris par des dizaines de milliers de Maghrébins.
L’exposition a le mérite d’aborder et de mettre en contexte la question de la migration sous un angle original et ludique. Les récits des Magrébins rentrant au Bled à bord de leurs véhicules chargés jusqu’au ciel et avec en musique de fond des chansons bien connues interpellent aujourd’hui encore. Mohamed El Khatib s’est inspiré de ses propres voyages. L’exposition a gagné en authenticité.
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