La porte-parole du gouvernement évoque un racisme anti-Blancs

La porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a déclaré le 23 mars 2025 qu’elle n’avait « aucune honte » à évoquer l’existence d’un racisme anti-Blancs en France. (Photo par Ludovic MARIN / AFP)
À l’antenne de CNews/Europe 1, Sophie Primas a déclaré n’avoir « pas de pudeur » à aborder le racisme anti-Blancs, un concept porté par l’extrême droite mais contesté par des sociologues.
« Moi, j’habite dans un endroit dans les Yvelines avec beaucoup de populations de toutes les origines, etc. Et il est arrivé par exemple à ma fille au lycée de se faire traiter de « sale Blanche ». Donc ça c’est du racisme vraiment à l’état pur », a déclaré la porte-parole du gouvernement.
« Le racisme est universel, il va vers tous les types de populations, qu’elles soient d’origine étrangère, qu’elles soient françaises, qu’elles soient Blanches, qu’elles soient de je ne sais quelle origine. Le racisme, c’est la haine des autres et la haine de ceux qui sont différents », a-t-elle poursuivi.
Menaces de mort
L’existence de ce type de racisme est un débat récurrent en France. L’extrême droite a théorisé le concept il y a une cinquantaine d’années, la droite font valoir que le phénomène est occulté dans le pays.
Le sujet a de nouveau été agité la semaine dernière alors qu’est paru un livre sur l’affaire de l’homicide d’un adolescent à Crépol (Drôme), en 2023. L’ouvrage souligne la récupération politique et évoque un « racisme anti-Blancs ». Cette ligne a valu des menaces de morts aux auteurs du livre.
Forme résiduelle
Premier ministre à l’époque des faits, Edouard Philippe avait alors lui-même estimé « bien possible », qu’il y ait « une forme nouvelle de racisme anti-Blancs, comme il y a une forme ancienne de racisme anti-Noirs, anti-Arabes ou anti-Juifs ».
En 2012, c’est un autre Premier ministre, mais socialiste, Jean-Marc Ayrault, qui avait répondu qu’un tel racisme « peut exister », rejoignant la porte-parole du gouvernement d’alors, Najat Vallaud-Belkacem, qui avait utilisé l’expression de « racisme anti-Blancs ».
De nombreux sociologues jugent qu’une telle forme de racisme est soit résiduelle, soit ne peut exister en l’absence d’une discrimination systémique envers les Blancs.