La Norvège, l’Irlande et l’Espagne annoncent reconnaitre l’État de Palestine

 La Norvège, l’Irlande et l’Espagne annoncent reconnaitre l’État de Palestine

Les dirigeants palestiniens exultant lors de la reconnaissance de la Palestine comme Etat observateur de l’ONU en 2012. Stan Honda/AFP

En pleine guerre meurtrière dans la bande de Gaza entre le mouvement islamiste Hamas et Israël, plusieurs pays européens s’apprêtent à annoncer mercredi une initiative visant à reconnaître un État de Palestine, projet déjà critiqué par les autorités israéliennes.

À 8H30, heure locale, La Norvège a annoncé reconnaitre officiellement l’État palestinien à compter du 28 mai, point de départ d’une série d’annonces similaires en Europe. 30 minutes plus tard, c’est l’Irlande qui a indiqué qu’elle reconnaîtra un État palestinien avant la fin du mois.

Au même moment, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a fait une annonce similaire devant les députés. M. Sánchez avait déjà laissé entendre la semaine dernière qu’il annoncerait ce mercredi la date de la reconnaissance par Madrid d’un État palestinien. En mars, les dirigeants de l’Irlande, de la Slovénie, de Malte et de l’Espagne avaient publié un communiqué commun exprimant leur volonté de reconnaître un tel État.

 

Poursuites pénales internationales

Pour Israël, ces reconnaissances unilatérales constituent une « récompense » pour le Hamas, mouvement islamiste palestinien soutenu par l’Iran, responsable de l’attaque du 7 octobre depuis la bande de Gaza en territoire israélien. Cette attaque a déclenché la guerre, causant la mort de plus de 1 170 personnes, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres israéliens.

Sur les 252 otages qu’a catpuré le Hamas le 7 octobre, 124 sont encore à Gaza, dont 37 morts selon l’armée. Israël a promis de détruire le Hamas et a lancé une offensive dévastatrice à Gaza, causant la mort d’au moins 35 647 personnes, en majorité des civils, d’après le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas. Une opération militaire meurtrière qui pourrait valoir des poursuites internationales au chef du gouvernement israélien et à son ministre de la Défense.

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Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a en effet annoncé lundi avoir demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes tels que « le fait d’affamer délibérément des civils », « homicide intentionnel » et « extermination et/ou meurtre ».

 

Menace de famine

Mercredi, des frappes aériennes israéliennes ont touché plusieurs zones de Gaza, notamment Rafah, Jabalia, Zeitoun et Gaza-ville. À Rafah, ville surpeuplée, des tirs d’artillerie et des explosions ont été rapportés. Des frappes nocturnes ont ainsi tué dix personnes à Al-Zawaida, et les secouristes ont retrouvé six autres corps à Jabalia. Les combats menacent désormais le fonctionnement des deux hôpitaux encore actifs près du camp de Jabalia.

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Depuis qu’Israël contrôle le poste-frontière de Rafah avec l’Égypte depuis le 7 mai, l’acheminement de l’aide humanitaire, en particulier le carburant, est presque à l’arrêt. Les États-Unis ont mis en place un port temporaire à Gaza, mais cette initiative est insuffisante selon l’ONU et les ONG. Depuis vendredi, environ 569 tonnes d’aide ont été envoyées à Gaza, mais elles n’ont pas encore été distribuées, selon le ministère américain de la Défense.