La Négresse à Biarritz : plainte pour menaces de mort

Le président de l’association « Mémoires et Partages », Karfa Diallo. Photo : MEHDI FEDOUACH / AFP
L’association Mémoires et Partages a obtenu en justice de faire débaptiser le quartier et la rue. Elle vient de porter plainte pour cyberharcèlement et menaces de mort.
Deux plaintes contre X ont été déposées mardi soir au commissariat de Bordeaux.
L’une de ces plaintes a été déposée au nom de l’association qui a mené le combat juridique contre le « sobriquet raciste et sexiste » de « La Négresse » ; l’autre par Karfa Diallo, le président de l’association Mémoires et Partages et élu du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.
Il s’agit de centaines de commentaires haineux sur les réseaux sociaux et des menaces explicites par mail et téléphone, qui visent parfois les familles des membres de l’association.
Ces actes sont d’autant plus choquants qu’ils interviennent après une victoire juridique importante pour la dignité des personnes concernées. Les membres de l’association affirment que ces attaques visent à discréditer leur travail de mémoire et leur engagement pour la justice sociale.
La démarche de l’association, fondée sur la reconnaissance et le respect des droits humains, a attiré de nombreuses solidarités, mais également suscité une violente opposition. Ces intimidations renforcent la détermination de l’association à mener son combat pour une société plus respectueuse des valeurs humaines fondamentales.
Le 6 février, la cour administrative d’appel de Bordeaux a jugé que l’appellation incriminée était de « nature à porter atteinte à la dignité de la personne humaine ». Elle a aussi ordonné à la ville de Biarritz de débaptiser les deux lieux.
En attendant de contester cette décision devant le Conseil d’État, la commune, dirigée par le maire LR Maider Arosteguy, réunira son conseil municipal le 5 mai pour changer le nom de la rue, adopté en 1986.
Pour le quartier La Négresse en revanche, faute d’avoir retrouvé la délibération de 1861 que la justice lui demandait d’annuler, la ville a engagé une « requête en rectification d’erreur matérielle » qui sera tranchée le 17 avril.