La moitié des jeunes du Maghreb souhaite quitter son pays selon une étude

 La moitié des jeunes du Maghreb souhaite quitter son pays selon une étude

Près d’une jeune Maghrébin sur deux souhaite ou tente de quitter son pays. FETHI BELAID / AFP

47 % des jeunes du Maghreb cherchent ou pensent à émigrer. C’est ce que révèle une étude menée auprès des 18-24 ans de 17 pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Sur l’ensemble de la région sondée, ce chiffre baisse à 42 %. Les conditions socio-économiques arrivent en tête des motivations pour changer de pays.

 4 000 jeunes de 18 à 24 ans issus de 17 pays du Maghreb, du Proche-Orient et du Golfe ont répondu à cette étude du cabinet ASDA’A BCW (site en anglais). Sur les 42 % de candidats à l’émigration, 15 % ont déjà commencé des démarches en ce sens. Soit environ 30 millions de jeunes qui chercheraient à quitter leur pays sur l’ensemble des pays sondés,

L’agence basée à Dubaï a mené son enquête d’abord en janvier, avant l’apparition du coronavirus, puis en août pour prendre en compte la pandémie et ses conséquences. Or, dans ces pays, le chômage touche un jeune sur trois ; deux fois plus que la moyenne mondiale.

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89 % des jeunes arabes avouent être inquiets du niveau de chômage dans leur pays. 20 % des sondés ont par ailleurs indiqué qu’un membre de leur famille a perdu son emploi en raison de la crise sanitaire.

Ces raisons économiques sont logiquement citées par un quart des sondés comme étant la principale motivation les poussant à tenter leur chance ailleurs. Arrivent ensuite la corruption, les études, la sécurité et l’envie de vivre de nouvelles expériences. Le souhait d’avoir plus de libertés ou de droits politiques arrive en bas du classement avec seulement 8 % des sondés mentionnant l’une de ces raisons comme raison de leur projet d’émigration.

 

Les monarchies du Golfe et les autres…

Dans le détail, les Tunisiens (52 %) arrivent en tête des jeunes Maghrébins souhaitant émigrer. Viennent ensuite le Maroc (46 %), puis l’Algérie (33 %). Ils sont cependant largement devancés par les jeunes Libanais (77 %), Libyens (69 %), Yéménites (66 %) et Irakiens (65 %). À l’opposé, seulement 6 % des jeunes Saoudiens et 3 % des jeunes émiratis pensent à changer de pays.

Dans les riches pays pétroliers, les jeunes comptent en effet sur le gouvernement pour leur procurer un emploi. 69 % des sondés des pays du Conseil de coopération du Golfe révèlent ainsi vouloir travailler dans le secteur public, contre seulement 40 % au Maghreb et 39 % au Proche-Orient.