La militante saoudienne Loujain al-Hathloul enfin libre !
Loujain al-Hathloul a été libérée mercredi 10 février, après presque trois ans passés en prison, annonce sa famille.
Amaigrie mais souriante, celle qui défend les droits des femmes là où il est dangereux de le faire, a été libérée par les autorités saoudiennes, après 1001 jours passés en prison. Lina al-Hathloul, sœur de la militante annonce sur les réseaux sociaux que « Loujain est rentrée à la maison.»
La nouvelle de la libération de la militante saoudienne a fait le tour du monde. Et si Amnesty International avait dénoncé un régime cruel envers « l’une des femmes les plus courageuses » du pays. L’administration américaine, elle, a salué ce geste. Le porte-parole du département d’État américain Ned Price, a néanmoins ajouté dans un message sans équivoque : «Promouvoir les droits des femmes et les autres droits humains ne doit jamais être criminalisé. »
L’arrestation de Loujain al-Hathloul a eu lieu en mai 2018 avec d’autres militantes qui défendaient la cause des femmes. Elles revendiquaient le droit de conduire leurs voitures, en s’opposant au régime de tutelle imposée aux Saoudiennes. Ces arrestations étaient survenues justement peu avant la levée de l’interdiction de conduire faite aux femmes du Royaume. Le message des gouvernants était clair ; « Nous seuls décidons et non sous la pression ». Voila comment l’arrestation des militantes avaient été interprétées alors par la communauté internationale avec la levée de l’interdiction de conduire.
Joe Biden s’était engagé lors de sa campagne à faire pression
Aujourd’hui, les temps ont changé pour Ryad. Après Trump qui avait fermé les yeux sur les exactions perpétrées par le régime contre des activistes saoudiens, femmes et hommes, Joe Biden s’était engagé lors de sa campagne à faire pression sur les dirigeants Saoudiens. Malgré quelques avancées des libertés individuelles acquises notamment par les Saoudiennes, dont l’initiateur n’est autre que le prince hériter Mohamed Ben Salmane, le Royaume ultra-rigoriste reste à la traine en matière de droits humains.
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La jeune femme de 31 ans avait été condamnée le 29 décembre à cinq ans et huit mois de prison en vertu de la loi « antiterroriste ». Une peine assortie d’un sursis de deux ans et dix mois « à condition qu’elle ne commette pas de nouveaux crimes dans les trois ans ». Condamnation dénoncée par les grands organismes internationaux dont l’ONU qui avait l’avait qualifiée d’arbitraire. Dans son pays, en revanche, la militante est traitée de « traître » par une presse muselée, à la solde du régime.
En effet, libérée Loujain al-Hathloul mais pas libre de voyager. Le tribunal avait interdit à la militante de quitter le Royaume pendant cinq ans. Une épée de Damoclès reste donc suspendue sur sa tête. » Le combat continue » annonce encore sa famille qui ne compte visiblement pas baisser les bras.