La marque de VTC Yassir fait son entrée sur le marché français
En 5 ans, la start-up Yassir a fait des bons de géant et est devenue une multinationale florissante. Après le marché algérien et maghrébin, elle s’attaque dorénavant à la communauté maghrébine et africaine en France. Ses objectifs : concurrencer les services à la personne (VTC, livraison, etc..) mais aussi un rôle d’intermédiation bancaire entre la diaspora et les pays d’origine.
Nourredine Tayebi, CEO et fondateur de la marque Yassir, fait partie de cette génération qui a baigné dans l’informatique et les nouvelles technologies. Look décontracté, simplicité dans l’échange et une ambition saine pour son entreprise ! Une entreprise qui a réussi le pari de faire une levée de fonds de 30 millions de dollars, de s’installer en France où il recrute des développeurs mais aussi au Sénégal depuis peu.
Né à Alger en 1977 de parents médecins, ce pur produit de l’école algérienne ne suit pas la voie parentale et devient un geek très jeune. « J’ai eu la chance de grandir au moment de la vulgarisation des ordinateurs, indique le CEO de Yassir. J’aimais construire les machines et voir le résultat. C’était un premier modèle de réussite. »
Après son bac, il intègre l’école polytechnique d’Alger avant de s’envoler vers les Etats-Unis et sa fameuse Silicon Valley. La prestigieuse université de Stanford lui ouvre les portes et il y découvre un univers qui le fascine. « Ca n’était pas planifié, réalise Nourredine Tayebi. Les universités américaines font partie des meilleures au monde et offrent des bourses pour y entrer. J’ai tenté ma chance et même mon anglais n’était pas super bon (rires). »
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InSense, une première start-up américaine
Imprégné de la culture maghrébine, il a su tirer le meilleur de son expatriation aux Etats-Unis. « Le système algérien comme français ne propose pas cette interdisciplinarité que l’on retrouve dans les universités américaines. On peut avoir ainsi des échanges. J’ai aimé le système de valeurs. C’est un melting pot qui accueille toutes les cultures. Il permet d’acquérir la confiance en soi, la créativité, l’entraide. Ce sont des choses simples mais ils ont un impact énorme sur la société. »
Lors de ses études en Californie, il fait partie des groupes constitués par Intel au sein de son laboratoire de recherche et de développement, Intel Labs. Avec un camarade de promotion, il invente la société Insense qu’il revend six ans plus tard.
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La « confiance subconsciente » de Yassir
Parallèlement à ses activités, Nourredine Tayebi n’a jamais oublié ses racines maghrébines. Il assume un rôle de mentor pour le secteur naissant des nouvelles technologies. Avec 5 jeunes talents, il lance en 2017, la start up Yassir. Une entreprise qui attaque le marché naissant du VTC en Algérie. En quelques mois, l’entreprise, dont la structure organisationnelle est basée dans le Delaware, rencontre un franc succès mais Nourredine Tayebi voit plus loin. « Certes, il y a des problèmes de financement dans nos pays mais le défaut principal est la pratique entrepreneuriale. J’ai compris qu’il fallait que je m’implique dans la société. »
Avec un capital de 10 000 dollars au départ, l’entreprise se donne pour ambition de valoriser les talents locaux et de s’exporter vers d’autres régions. Après le VTC, Yassir se place sur le marché de la livraison et des services à la personne. « Les transports ne sont qu’une pièce du puzzle, indique le CEO de Yassir. On opère dans une région où le cash est roi et où les consommateurs ne font pas confiance au système bancaire pour ne pas avoir de transparence pour la fiscalité. 70% du marché en Afrique est informel. On s’est focalisé sur le marché africain francophone au départ. Avec notre application, on a réussi à créer une confiance subconsciente. Quand vous donnez du cash au livreur ou au VTC, on met en place un système de porte-monnaie électronique sans que le client se rende compte. Nos chauffeurs et livreurs deviennent des agents mobiles bancaires. »
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Une expansion vers l’Afrique et la France
Après une présentation de son projet à 300 investisseurs du monde entier, Yassir arrive à effectuer une levée de fonds de 30 millions de dollars. Avec un côté plus local, Yassir attaque les marchés marocains et tunisiens notamment mais aussi des pays subsahariens.
Au delà de l’Afrique, Yassir se place aussi en France où la société a réussi son lancement et recrute des développeurs dans l’Hexagone. « Notre business model peut s’étendre ailleurs qu’au Maghreb, affirme Nourredine Tayebi. La France possède une grande communauté maghrébine et africaine qui envoie beaucoup d’argent à ses familles dans les pays d’origine. On veut servir d’intermédiaire entre la France et l’Afrique. Notre mission est aussi de créer un hub technique en France. Nous voulons profiter des compétences techniques pour renforcer l’expertise et l’expérience de nos équipes au Maghreb. Il faut savoir qu’en quelques années, nous sommes devenus le plus gros employeur d’informaticiens du Maghreb. »
Sûr de son projet, Nourredine Tayebi voit l’avenir de Yassir comme une entreprise multi-marchés à l’ambition affirmée. « Cela faisait partie de notre plan dès le début. Le Covid nous a un peu retardé mais nous avons toujours eu cette envie de voir plus loin. »