La femme de la diaspora africaine mise à l’honneur

crédit photo : HDCAF
La femme de la diaspora africaine prend toute sa place autant dans son pays d’accueil que son pays d’origine. C’est avec cette volonté que le Haut Commissariat des Diasporas Africaines de France (HCDAF) a organisé la première édition du « HCDAF Women’s Summit – Prix Makéda », sous le thème « Audace & Ambition : vers un leadership féminin », à l’Institut du Monde Arabe à Paris.
Marthe Dédé Koïvogui, Bola Bardet, Mariam Dramé,… Dans leurs domaines respectifs, ces femmes de la diaspora africaine en France ont fait bouger les lignes. Leurs réussites, elles la doivent à l’audace et l’ambition qu’elle ont du mettre pour réussir à s’imposer au sein de la diaspora et de leurs pays d’accueil mais aussi vis à vis de leur pays d’origine.
A l’institut du Monde Arabe, les lauréates du Prix Makéda sont les suivantes : Arts et Culture : Bouchera Azzouz, Sport : Nawal Al Moutawakel, Droits des Femmes : Marthe Dédé Koïvogui, Défense de la Paix : Saida Agrebi, Santé & innovation : Bola Bardet, Innovation & Entrepreneuriat : Lamia Hanafi, Rayonnement des Diasporas : Kanizat Ibrahim, Engagement associatif : Mariam Dramé, Mentorat : Mouna Kadiatou, Audace & Ambition : Ibtissam Chakara
Pour comprendre ce rôle, nous avons posé 3 questions à la présidente du Haut Comissariat des Diasporas Africaines de France (HCDAF), Rachida Kaaout.
Le Courrier de l’Atlas : Pourquoi avoir créé un tel prix ?
Rachida Kaaout : Malgré les contraintes, les femmes des diasporas africaines sont souvent impliquées dans l’engagement du quotidien et le milieu associatif. Elles ont aussi un attachement plus fort avec leur culture d’origine. On ne pouvait pas ne pas valoriser ces femmes ambitieuses et audacieuses. Ce sont des superwomen. Avec les prix Makéda, nous voulions valoriser les visages connus et inconnus. Elles se portent les unes les autres. Nous cherchons à regrouper les différentes diasporas car elles impactent leurs territoires mais aussi au niveau mondial.
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On sait que souvent pour les femmes, le plus difficile est d’établir un réseau entre elles. Etait-ce le but de ce « Women’s Summit » ?
Rachida Kaaout : Le plus important reste l’union entre les femmes et les différentes diasporas. Ce n’est pas du féminisme mais de la sororité. Nous souhaitons que les hommes et les femmes se rendent compte du pouvoir d’impact de la femme de la diaspora africaine. Elles éduquent les enfants, sont au four et au moulin sans jamais se plaindre. C’est pourquoi nous avons souhaité mettre en place un système de mentorat pour les aider et les accompagner dans leurs projets comme c’est le cas par exemple pour des projets de valorisation des terroirs du Moyen Atlas. Ensuite, on les met en lien avec les femmes de la diaspora qui peuvent les aider.
Nous assistons à un véritable engouement pour les diasporas africaines et leurs rôles. Ont-elles réellement leur mot à dire que ce soit dans le pays d’accueil ou le pays d’origine ?
Rachida Kaaout: L’étendue de ce que l’on demande à la diaspora, est devenue plus large. On prend conscience que les diasporas sont une force vive dans le pays d’origine comme dans le pays d’accueil. Ce sont aussi les chiffres qui parlent. Outre le nombre de personnes, les transferts financiers montrent aussi l’importance que les diasporas revêtent. C’est vraiment une région supplémentaire de l’Afrique qui est disséminée un peu partout. Notre but est d’unir et de fédérer même si ce n’est pas une mince affaire entre différents pays, ethnies, etc…Notre certitude est que nous sommes plus forts ensemble. Nous sommes légitimes à être en France, malgré ce que peut dire l’extrême droite. Concernant nos pays d’origine, nous voulons peser dans les débats ou face aux pouvoirs publics. De l’autre coté de la Méditerranée, les pays l’ont bien compris et les diasporas sont prises en considération dorénavant. Nous devenons une force capable d’avoir les cartes en main pour influencer les politiques dans le sens de la bonne gouvernance et de la démocratie. Cette conscience collective, ici et là-bas, est essentiel pour faire avancer l’Afrique et c’est pour cela que les dirigeants africains nous écoutent.