La famille de Samuel Paty porte plainte contre l’Etat

Des membres de la famille de Samuel Paty ont décidé de porter plainte contre l’administration, considérée comme fautive de ne pas l’avoir pas protégé.

Un an et demi après l’assassinat de ce professeur, ils viennent de déposer plainte auprès du parquet de Paris. « Des fautes ont été commises tant du côté de l’Education nationale que du côté du ministère de l’Intérieur, sans lesquelles Samuel Paty aurait pu être sauvé », selon l’avocat de la famille.

Conscience de l’existence d’une menace

Cette plainte cible les délits de « non-empêchement de crime et de non-assistance à personne en péril » et vise « plusieurs agents du ministère de l’Intérieur et du ministère de l’Education nationale ». L’un des enjeux juridiques sera de savoir si ces agents pouvaient avoir conscience de l’existence d’une menace réelle, ciblée et immédiate visant le professeur.

« Fatwa contre le professeur »

Pour les membres de la famille qui portent plainte, « dès le 8 octobre et jusqu’au 16, Samuel Paty, la principale et les enseignants ont identifié une menace grave pour leur intégrité physique et la sécurité du collège ». Cette « fatwa contre le professeur », comme l’avait qualifiée le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, n’a pas eu de réponse à la hauteur, considèrent les plaintifs. Selon eux, « les agents du ministère de l’Intérieur ont failli » : Samuel Paty « aurait dû bénéficier au minimum de la protection la plus faible », un ou deux agents, ce qui « l’aurait sauvé ».

Idéologie salafiste

A noter que l’ancienne compagne de Samuel Paty ne s’associe pas à cette plainte car elle considère que « l’idéologie salafiste est seule responsable de la mort de Samuel Paty et que l’Etat l’a toujours, ainsi que son fils, soutenue ». A ce stade de l’enquête, au moins quinze personnes ont été mises en examen. Les investigations pourraient être clôturées d’ici à la fin de l’année.