La Cour des comptes étrille la politique égalité femmes-hommes
Action politique en « trompe-l’œil », pilotage « défaillant », actions « redondantes ». la Cour des comptes dénigre la politique de l’Etat sur cette question.
« Plus diplômées que les hommes, les femmes n’accèdent pourtant pas aux postes et aux métiers les mieux considérés et les plus rémunérateurs », relèvent les magistrats financiers dans leur rapport intitulé « Les inégalités entre les femmes et les hommes, de l’école au marché du travail ».
Si les femmes sont désormais majoritaires au sein des professions intermédiaires et si elles ont davantage qu’avant accès à des métiers de cadre, les inégalités « se résorbent trop lentement » notamment du fait « d’un pilotage interministériel défaillant ».
L’augmentation des crédits alloués est en « trompe-l’œil » et résulte d’une « volonté d’affichage », souligne la Cour. Les outils servant à mesurer les inégalités progressent, mais ils restent « insuffisants » et l’égalité entre les femmes et les hommes apparaît encore « secondaire ».
Ecarts de salaire persistants
Face à ce constat, les magistrats financiers appellent à « réaffirmer la responsabilité » de l’Insee comme « coordinateur des statistiques genrées » et à inscrire la question de l’égalité entre les femmes et les hommes au « rang de priorité » du Comité national de l’information statistique.
En matière d’égalité professionnelle, les politiques en faveur de la mixité « peinent à porter leurs fruits » et l’articulation entre la stratégie interministérielle et les plans d’actions ministériels est « insuffisante ».
La Cour des comptes appelle, par ailleurs, à une « plus grande mobilisation » des branches professionnelles, notamment au moment des stages pour « élargir les choix d’orientation et faciliter la découverte des métiers ».
Concernant les écarts de salaire persistants, le rapport estime que le ministère du Travail doit « s’impliquer davantage » pour revaloriser les métiers majoritairement exercés par des femmes.