Khaled Drareni : Des journalistes français protestent devant l’ambassade algérienne
Une dizaine de journalistes célèbres se sont rassemblés lundi devant l’ambassade d’Algérie à Paris. Ils réclamaient la libération de leur confrère algérien, Khaled Drareni, condamné à trois ans de prison dans son pays.
Les journalistes ont répondu à l’appel de Reporters sans frontières (RSF) aujourd’hui. Des militants de l’organisation ont brandi portraits et pancartes clamant « #Free Khaled » et « #We are Khaled ». Parmi eux, de nombreuses célébrités comme Gilles Bouleau, Anne-Claire Coudray, Laurent Delahousse, Harry Roselmack, Bernard de la Villardière, ou encore Daphné Bürki. Ce rassemblement intervient à la veille du procès en appel du correspondant de la chaîne TV5 Monde et de RSF.
« Le pouvoir algérien a voulu faire un exemple pour intimider tous les journalistes en Algérie », a déclaré le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. Il en « a fait un symbole, un symbole de défense de la liberté de la presse », a-t-il ajouté.
Mobilisation internationale
Également directeur du site d’information Casbah Tribune, Khaled Drareni, a été condamné le 10 août à trois ans de prison ferme en première instance. La justice a reconnu le journaliste de 40 ans coupable « d’incitation à attroupement non armé » et « d’atteinte à l’unité nationale ». Il est en prison depuis fin mars après avoir couvert à Alger une manifestation du « Hirak ». Ce soulèvement populaire a secoué l’Algérie pendant plus d’un an jusqu’à sa suspension en raison de la pandémie.
« On est solidaire avec lui, avec tous les journalistes algériens qui se battent tous les jours pour préserver cette petite flamme de la liberté d’expression dans un pays qui ne l’aime pas trop », a souligné Bernard de la Villardière. Il « a perdu 15 kilos, il est méconnaissable », s’est inquiété son confrère de TV5 Monde, Mohamed Kaci. Ce dernier défendant un collègue « très patriote » et « très professionnel ».
Une campagne internationale de soutien et des manifestations en faveur de sa libération ont été organisées récemment à Alger, New York ou encore Genève. Ces derniers mois, plusieurs journalistes ont été arrêtés et poursuivis par le régime algérien. Celui-ci les accuse de semer la discorde, de menacer l’intérêt national et surtout d’être à la solde de « parties étrangères ».
Pour Christophe Deloire, « la situation s’est très clairement dégradée » depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdelmadjid Tebboune en décembre. La répression s’est accentuée à la faveur du contexte sanitaire. L’Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement RSF de la liberté de la presse 2020.